« Pile au moment où j'allais m'allonger au soleil pour me réchauffer un peu, une fille a surgi à côté de moi.
Elle m'a regardée gentiment et m'a dit : «Je m'appelle Mielikki, je t'attendais ».
Je n'ai pas eu le temps de m'étonner qu'elle me prenait par la main pour me conduire dans la forêt ».
L'histoire d'une belle amitié au coeur de la nature.
Joe Moon a dix-sept ans. Il vient de quitter New York pour aller vivre un temps au Texas. Son frère aîné, Ed, est en prison là-bas. Jugé coupable du meurtre d'un policier, il attend son exécution dans le couloir de la mort. Or, la date approche. Alors Joe veut être là, aider son frère à affronter ces dernières semaines. Car sinon, Ed sera tout seul. Mais voilà qu'un nouvel avocat reprend la défense du condamné... et il a l'air d'y croire. Joe osera-t-il espérer encore ?
Un roman à l'ambiance envoûtante, entre polar et conte fantastique.
Lauris vit heureux à Grand-Passage, au bord de l'autoroute où sa mère travaille. Pourtant, depuis l'enfance, il perçoit des phénomènes étranges : autour de lui, des animaux morts s'animent. Un beau jour, c'est le fantôme de son grand-père qui vient lui parler. Peu après, son amie Lali disparaît subitement. L'effroi s'abat sur la vallée lorsque son corps est retrouvé près de l'autoroute. Tandis que la communauté de Grand-Passage se verrouille, Lauris multiplie les rêves inquiétants...
Pépite 2022 Fiction ados , un prix Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis - France Télévisions
Puisette vit seule avec son pingouin sur son île. C'est elle qui fait et défait la mer. Elle a fort à faire et prend son métier très à coeur. Chaque matin, elle accroche les nuages dans le ciel, installe les vagues, gonfle les poissons... Courageuse et un brin autoritaire, Puisette aime quand les choses sont en ordre, quand tout se passe comme elle l'a décidé. Mais voilà qu'un matin arrive sur le rivage un gros paquet que Puisette n'a pourtant pas commandé. Eh oui parfois la vie est faite de surprises, n'en déplaise à Puisette... Dans ce paquet, il y a une autre petite fille. Une petite fille qui ressemble à Puisette mais n'est pas Puisette, une petite fille qui ne parle pas et va venir bousculer ses habitudes. Fragile - puisque c'est ce qu'il y a écrit sur le paquet, c'est comme ça que Puisette va l'appeler - dérange, agace, rompt la monotonie du quotidien et manque, surtout, quand elle n'est plus là. Puisette va vite apprendre que la vie c'est plus drôle et c'est plus joli à deux. Samuel Ribeyron s'est emparé du texte d'un spectacle vivant écrit par deux jeunes femmes, Laure Poudevigne et Estelle Olivier, pour nous livrer cet album, aux allures de bande dessinée, d'une intensité rare. Drôle et poétique, avec son texte à l'oralité savoureuse, il nous parle de l'Autre, de notre besoin immense des autres, de leur présence qui réchauffe, bouscule, fait bouger nos lignes et nous rend meilleurs.
Ce soir, Nine, seize ans, n'ira pas à la fête de son lycée.Titania, sa mère, en a décidé autrement. Elle embarque sa fille vers une destination inconnue,une cabane isolée, au bord d'un lac.Il est temps pour elle de lui révéler l'existence d'un passé soigneusement caché. Commence alors une nuit entière de révélations... Qui sont Octo, Orion et Rose-Aimé ? A qui appartient cette mystérieuse cabane ? Et ce vélo rouge, posé sous l'escalier ? Au fil d'un récit souvent drôle, parfois tragique et bouleversant, Nine découvre un étonnant roman familial. Quand l'aube se lèvera sur le lac, plus rien ne sera comme avant.
Rosemary, jeune humaine inexpérimentée, fuit sa famille de richissimes escrocs. Elle est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un vaisseau qui creuse des tunnels dans l'espace. Elle y apprend à vivre et à travailler avec des représentants de différentes espèces de la galaxie : des reptiles, des amphibiens et, plus étranges encore, d'autres humains. La pilote, couverte d'écailles et de plumes multicolores, a choisi de se couper de ses semblables ; le médecin et cuistot occupe ses six mains à réconforter les gens pour oublier la tragédie qui a condamné son espèce à mort ; le capitaine humain, pacifiste, aime une alien dont le vaisseau approvisionne les militaires en zone de combat ; l'IA du bord hésite à se transférer dans un corps de chair et de sang...L'un de ces beaux romans de SF que l'on referme en ayant une foi renouvelée dans les capacités de l'humanité. ActuSF.Prix Hugo de la meilleure série littéraire. Prix Julia Verlanger.Traduit de l'anglais par Marie Surgers.
La science-fiction a toujours été le terrain idéal pour les expériences de pensée. Voici le roman sf le plus queer que j'ai lu jusqu'à présent. Becky Chambers profite de la cohabitation de différentes espèces dans un vaisseau pour nous faire réfléchir sur toutes les possibilités ne matière d'amour et de relations de famille. Une apologie du choc culturel, aussi imaginative que bienveillante.
Quatre ans après la mémorable expédition Ballardeau, la vie a repris tranquillement son court pour Jefferson, le hérisson et Gilbert, le cochon. Mais voilà que Simone, leur ancienne compagne de voyage, disparaît mystérieusement. Inquiets, Gilbert et Jefferson filent sur les traces de la lapine dépressive. Les deux amis ne sont pas au bout de leurs surprises...
Après avoir résolu le crime du Défini-Tif on aurait pu croire qeu Jefferson continuerait tranquillement ses études de géographie. Mais cette fois c'est son amie Simone qui a disparu en laissant une lettre boulversante.
Ni une ni deux Jefferson et Gilbert partent à sa recherche.
Une drôle d'enquête au pays des animaux !
Nous pensons tous connaître les grandes lignes de la geste de Jeanne d'Arc. Nous ignorons bien souvent qu'au début cellesci étaient au nombre de quinze petites Jehanne, rassemblées en secret sur ordre de la grande Yolande d'Aragon afin d'être formées, dans le but de révéler une prophétesse : au programme, entraînement à la décollation de Bourguignons, techniques pour éviter le bûcher, méthode Guillemette Latubée et cours sur les Vies parallèles des Femmes Illustres.
Car à l'aube du XVe siècle, l'Histoire du Royaume de France n'a plus aucun sens : Armagnacs, Bourguignons et Englishes se disputent le trône, chaque camp se considérant légitime. Celle qui se montrera la guérillère la plus forte et la plus vaillante devra libérer Orléans et sacrer Roi le Dauphin (du moins, voici le prétexte de cette quête exceptionnelle). C'est Jehanne la Douzième qui s'impose nettement. Or son profil n'a rien à voir avec ce que Yolande d'Aragon imaginait...
Porté par une langue vive aussi tranchante que le fil d'une épée, ce roman fougueux, original et drôle interroge la manière dont sont construits les grands récits et personnages historiques. Avec une grande inventivité, l'auteur mêle les registres de langues et les genres littéraires pour révéler la véritable épopée de grandes guérillères.
Guillaume Lebrun revisite l'épopée de Jeanne D'Arc de manière loufoque et originale.
Dynamique et explosif, un roman-ovni de la rentrée.
« Merci de dire au shérif que Fish voulait pas tuer mon père. Mon père est chez nous dans la cuisine, par terre près de la table. Il est mort. » Inséparables, Bread et Fish ont dix ans et passent leur été dans la poussière des champs du Wisconsin. Ils vivraient dans une parfaite insouciance, sans la figure violente du père de Bread qui terrorise le garçon.
Un jour, au comble du désespoir, Fish décide de protéger son ami : un coup de revolver, et les gamins s'enfuient se croyant meurtriers. Ils se hâtent de rassembler du matériel, des provisions, et s'enfoncent dans l'immense forêt voisine. Construire un radeau, promesse de liberté, les expose immédiatement aux dangers réels de la traversée. Pendant ce temps, le grand-père de Fish et le shérif se lancent à leur recherche. Chacun devra faire son propre voyage en pleine nature pour affronter ses doutes et secourir les plus vulnérables.
Magnifiquement porté par un paysage féroce, Le Radeau des étoiles est une ode à l'amitié et à la liberté.
Gallmeister m'a habitué à des pépites, je n'ai pas été déçu, tout y est, la nature avec un grand N, avec à vrai dire toutes les lettres de l'alphabet en majuscule, on est emporté ! Beaucoup de finesse, d'humour, de sensiblité,et c'est un premier roman !
« Supposons que quelqu'un s'en soit pris à vous, vous ait causé du tort. Vous avez été piétiné, humilié, avec cruauté ou, pire encore, avec indifférence, mais avec tant de résolution. Qu'allez-vous faire ? Vous venger. C'est votre première idée, et elle est bonne. » Une organisation secrète fondée en mémoire d'Edmond Dantès, virtuose en la matière, peut s'en charger pour vous. Thierry Limousin, producteur de télévision sans principes, et François Fredonnet, puissant et arrogant patron du Consortium des minerais et métaux, seront ses premières cibles.
Hommage non dissimulé à Alexandre Dumas, Société Monte-Cristo renoue avec l'art du roman-feuilleton, dans cette satire d'un monde gouverné par la vanité et l'argent.
De la verve, de l'humour, une idée originale, je le recommande aux amateurs de Tonino Benacquista !
Gaspar est un artiste reconnu et sollicité. Pourtant, en ce début de printemps, il ne rêve que de quitter Paris, et de s'installer quelques jours place Campo de' Fiori à Rome. Là, à une terrasse de café, devant un jeu d'échecs, il joue contre des badauds de passage et savoure la beauté des jours.
Un matin, une femme s'installe à sa table pour une partie. Elle s'avère être une adversaire redoutable et gagne très vite. Elle s'appelle Marya, vient de Hongrie. L'histoire entre eux naît sur l'échiquier, avant de se déployer ailleurs avec douceur.
Sous l'ombre tutélaire du grand Giordano Bruno dont la statue pèse sur le Campo de'Fiori, Marya et Gaspar vont se révéler - dans le creuset de leurs énigmes, de leurs esprits vifs et volontiers joueurs, de leurs regards singuliers et acérés sur le monde.
L'amour s'impose alors, implacable comme une attaque de mat.
Partie italienne, nouveau roman d'Antoine Choplin, ne revendique rien, ne prend aucun parti, ne défend aucune cause.
Prédominent, au fil des pages, la légèreté de l'existence et la puissance de la mémoire.
Un grand roman d'aventure initiatique contemporain sur fond de paysages alaskiens.
À environ 95 ans, Keb Wisting pense qu'il pense trop et s'attend chaque jour à vivre le dernier. Mais lorsqu'un accident vient briser la carrière de basketteur de son petit-fils, le vieux Tlinglit entreprend de lui redonner goût à la vie et, pour cela, de sculpter avec lui un canoë traditionnel. À Jinkaat, dans ce village reculé du sud-est de l'Alaska, nul ne se souvient à quand remonte la dernière construction et tous, y compris Steve le chien, sont emportés par la ferveur de l'événement. Car cet outil ancestral est destiné à conduire le vieux Keb Zen Raven, Neuf-orteils-et-demi, du clan de la Baie, dans un dernier voyage jusqu'à ses terres natales, au pied du glacier, désormais réserve maritime à laquelle il n'a pas le droit d'accéder. Les sens en éveil, ils braveront les interdits pour pagayer dans un univers magnifiquement sauvage, comme au tréfonds du coeur humain.
Avec sa galerie de personnages colorés et attachants, ce roman est une grande histoire d'aventure, d'amour et de réconciliation. L'écriture est entière, le ton juste, tantôt méditatif, tantôt dans l'aphorisme perçant.
Premier prix du National Outdoor Book Award 2015.
La découverte d'un paysage et d'une culture, les personnalités qui se confrontent, les histoires qui se croisent : tout me plait dans ce livre et en premier lieu un personnage central particulièrement attachant.
«Proust. Avant, ce nom mythique était pour elle comme celui de certaines villes - Capri, Saint-Pétersbourg... - où il était entendu qu'elle ne mettrait jamais les pieds.» Clara est coiffeuse dans une petite ville de Saône-et-Loire. Son quotidien, c'est une patronne mélancolique, un copain beau comme un prince de Disney, un chat qui ne se laisse pas caresser. Le temps passe au rythme des histoires du salon et des tubes diffusés par Nostalgie, jusqu'au jour où Clara rencontre l'homme qui va changer sa vie : Marcel Proust.
Trois personnages à trois époques différentes, avec un point commun : ils racontent des histoires avec des images. Un moine copiste du Moyen Âge invente un récit imagé et un procédé d'impression, un jeune garçon au 20e siècle découvre le pouvoir inouï de la bande dessinée, et sa fille au 21e siècle vit de la création virtuelle. Chacun éprouve les nécessités vitales de la création et doit affronter des dangers et désillusions propres à leurs époques...
J'avais adoré les trois albums précédents en partenariat avec Thierry Smolderen, je retrouve dans celui-ci les mêmes qualités : un dessin au style fort, de l'inventivité dans la mise en page, une intrigue soignée. On a l'impression à chaque album que Clérisse choisit une époque et s'attache à un design qui y correspond. Dans le cas de ce dernier bijou, trois époques et trois destins sont savamment entremêlés.
Les années 1990, quelque part en Russie. L'URSS a cessé de vivre. Son utopie appartient au passé, tout juste bonne à figurer dans les livres d'histoire. Dans un décor qui fait la part belle à l'immensité des espaces russes autant qu'aux vestiges de l'architecture soviétique, deux maraudeurs se livrent à une activité pour le moins douteuse : mettre la main sur toutes sortes de babioles susceptibles d'intéresser de riches investisseurs. L'un, Dimitri Lavrine, est un trafiquant sans scrupules. Selon lui, tout s'achète et tout se vend. L'autre, Slava Segalov, est un artiste qui a renoncé à ses rêves de gloire et tente de se faire une place dans ce monde nouveau qui s'ouvre à eux. Il suit Dimitri à contrecoeur, déchiré entre son éthique et la dette qu'il a contractée envers ce dernier. Au moment où commence cette histoire, ils sont occupés à récupérer, dans un bâtiment à l'abandon, tout ce qui peut se monnayer. Mais rien ne va se passer comme prévu... À travers la destinée tragi-comique de deux pieds nickelés emportés dans la tourmente de l'Histoire, Slava est une saga en trois tomes qui brosse le portrait d'un pays déboussolé, qui amorce une transition incertaine, et annonciateur de la Russie d'aujourd'hui.
J'avais grandement apprécié le titre précédent de Pierre-Henri Gomont, La fuite du cerveau. J'ai retrouvé là les mêmes qualités : une trait terriblement dynamique, qui se marie toujours aussi bien avec le scénario, intrigues, combines et courses-poursuites... L'auteur a une souplesse et une créativité sans pareil pour réinventerles éléments les plus fondateurs de la bd, cadres, onomatopés et phylactères, et tous ces petits signes traduisant l'humeur des personnages.
Quand vous aurez dévoré ce premier tome, et attendrez la suite de la trilogie avec appétit, n'hésitez pas à lire La fuite du cerveau pour patienter !
France, milieu du XIXe siècle. Voici l'étonnante histoire d'Augustin Mouchot, fils de serrurier de Semur-en-Auxois, obscur professeur de mathématiques, devenu inventeur de l'énergie solaire grâce à la découverte d'un vieux livre dans sa bibliothèque. La machine qu'il construit et surnomme Octave séduit Napoléon III et recueille l'assentiment des autorités et de la presse. Elle est exhibée avec succès à l'Exposition universelle de Paris en 1878. Mais l'avènement de l'ère du charbon ruine ses projets que l'on juge trop coûteux. Après moult péripéties, dans un ultime élan, Mouchot tente de faire revivre le feu de sa découverte sous le soleil d'Algérie. Trahi par un collaborateur qui lui vole son brevet, il finit dans la misère, précurseur sans le savoir d'une énergie du futur.
Après La vie la mort, la vie de Orsenna, après des Eclairs de Echenoz, voici une nouvelle biographie romancé qui vaut le détour !
Avec son sens de la formule Miguel Bonnefoy nous dépeint cet inventeur oublié, aussi fiévreux que le 19ème siècle qu'il traverse, la naissance du solaire ou comment nous avons failli échapper aux combustibles fossiles...
Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale de Sigmund Freud, Anny à Hollywood de nos jours. Toutes trois se sentent différentes de leurs contemporaines ; refusant le rôle que leur imposent les hommes, elles cherchent à se rendre maîtresses de leur destin. Trois époques. Trois femmes. Et si c'était la même ?
Yunjae, 15 ans, n'arrive pas à ressentir les émotions. Son amygdale cérébrale, son «amande», ne fonctionne pas bien. Alors, pour se fondre dans la masse, il doit retenir les codes de la société comme les tables de multiplication : imiter les autres quand ils rient, dire bonjour, s'il te plaît, merci quand il faut... Paraître «normal», en somme. Quand une tragédie bouleverse sa vie, il se retrouve seul face à l'adversité. Contre toute attente, Gon, un garçon de son âge rebelle, colérique et violent, s'intéresse à lui. Entre eux naîtra une amitié improbable qui permettra à Yunjae d'expérimenter ses premières émotions. Mais devenir plus humain et s'ouvrir aux autres a un prix...
Benjamin Lechevalier rêve d'ailleurs. Lorsque se présente l'occasion de quitter sa mère et son île natale d'Oléron, il n'hésite pas une seconde et monte à Paris exercer en qualité de «chargé de l'accroissement du rayonnement extérieur de la Cité de l'Air du temps». Hélas, de séminaires en congrès internationaux, le jeune homme enchaîne les bévues à un rythme effréné et ne découvre des voyages que le charme très discret des sous-préfectures. Doux champion de la gaffe, Lechevalier traîne ses ambitions déçues et ses amours bancales en se cognant, non sans humour, à l'exotisme ensorceleur de voyages très inattendus.
Un dîner en ville. Au menu, nourriture bio, affaires et éducation des enfants. Claire s'ennuie et décide de rentrer seule à vélo. Elle ne le sait pas encore mais sa vie vient de basculer. Tour à tour victime puis criminelle, Claire échoue en prison et refuse obstinément de s'expliquer. À la veille de son jugement, elle se décide enfin à sortir de son mutisme...
Au matin de Pessah, la Pâque juive, un vieil homme se remémore cette nuit si particulière que sa famille rejoue à huis clos et à guichet fermé chaque année - une comédie extravagante et drolatique dont elle a le secret.
Il y a Michelle, la cadette qui enrage pour un rien et terrorise tout son monde, à commencer par Patrick, le très émotif père de ses enfants. Il y a Denise, l'aînée trop discrète, et son mari Pinhas, qui bâtit des châteaux en Espagne et des palais au Maroc. Et bien sûr Salomon, le patriarche rescapé des camps, et son humour d'un genre très personnel qui lui vaut quelques revers et pas mal d'incompréhension.
Mais en ce matin de Pessah, pour la première fois, Salomon s'apprête à vivre cette nuit sans sa femme, sa douce et merveilleuse Sarah...
Un roman au charme irrésistible, émouvant, drôle - et magnifiquement enlevé.
Dans son premier roman publié en 1912, ce qui en fait l'un des premiers romans de langue arabe, l'auteur du célèbre Prophète dénonce vigoureusement les préjugés sociaux et confessionnels.
Tout près de la frontière turque, au début des années 1950, une bourgade perdue de la campagne syrienne subit la loi des brigades recrutées dans les tribus bédouines du désert.
Comment leur tenir tête sinon en recourant à la violence ?
C'est ainsi qu'une société oubliée par l'histoire entraîne dans son délire ses propres enfants à jamais mutilés de leur candeur.
L'enfance kurde de Salim Barakat fut précipitée dans des passions "plus vieilles que son âge". Loin d'en prononcer l'oraison funèbre, Le Criquet de fer célèbre avec une poésie barbare l'allégresse de ces jeunes années cruelles.
Et leur récit s'évade en un lyrisme superbe qui rend le mal au bien et la culpabilité à l'innocence.
Dans ce roman, qui fut censuré dès sa publication en 1966 et qui ne parut dans son intégralité que vingt ans plus tard, Sonallah Ibrahim rend compte de la difficile réconciliation avec la liberté d'un ancien détenu que l'écriture sauve du désastre.