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Mo Abbas
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L'homme sans paysage : Battre la campagne
Mo Abbas, Jeanne Macaigne
- Le Port A Jauni
- Poemes
- 4 Octobre 2024
- 9782494753143
Dans son premier recueil de poèmes MACADAM paru en 2020 au Port a jauni, Mo Abbas courait les rues en terrain connu : poète urbain, il est habitué à battre le pavé de Marseille et les rues des villes, avec « une bonne paire de chaussures, un carnet, un crayon et une tortue imaginaire en laisse », selon sa propre expression. Mais quant à battre la campagne... c'est une autre affaire ! Et d'ailleurs, qu'est-ce que la campagne ? La nature ? Un paysage ? Grand lecteur de poésies qui témoignent de la beauté, la pureté, la puissance de la Nature, Mo Abbas raconte ici sa difficulté à entrer dans un flot lyrique quand vient son tour d'écrire sur le sujet. Mo Abbas a grandi et toujours vécu en ville. Une fois dans la nature, il témoigne de son ignorance des mots pour bien nommer ce qui l'entoure, de sa difficulté à sentir ce qu'il lui "faudrait ressentir", à dire un bien-être, une aisance, un épanouissement qu'il ne ressent pas, de son incapacité à savoir, puisqu'il ne sait pas ! Homme sans paysage, Mo Abbas raconte sa quête de Dame nature et finalement bat la campagne à grand renfort de jeux de mots. À l'inverse, l'illustration de Jeanne Macaigne foisonne de détails végétaux et de vie naturelle. Et l'homme, quand il y est présent sous la forme d'un homme-papillon, se fond dans le paysage. Nous aimons ces images en contre-point qui, loin d'illustrer à la lettre les poèmes, témoignent d'un rapport personnel et différent de l'illustratrice au corps et au paysage. Le style de Jeanne Macaigne, très inspiré de l'illustration des années 70 et de l'art naïf , nous paraît particulièrement riche pour battre la campagne, d'image en image. Ce livre n'est donc pas un recueil d'écologie poétique ou de poésie écologique. Il pose la question du point de vue et du ressenti sur les paysages qui nous entourent, il aborde, en substance, la question de la présence au monde, avec humour et truculence.
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Été 2022, au festival Passeurs d'humanité dans la vallée de la Roya.
Tous les soirs à «L'heure bleue» (l'heure du soleil couchant, où le port a jauni à Marseille), Mo Abbas lit les hai¨kus qu'il a écrits avec les festivaliers durant la journée. La récolte est vraiment merveilleuse, chaque jour plus vaste et poétique. Les gens se répondent d'un jour à l'autre, les thèmes se font écho : la solidarité dans la vallée, la tempête, la montagne puissante, la roche, la trace, le passage, la migration, la solitude, la mort, la joie... On a vu ce livre apparaître, avec une certaine émotion. Parmi les nombreux hai¨kus écrits cet été-là, nous en avons choisi vingt-huit pour peigner la montagne et peindre ses gens. Exceptionnellement, ces poèmes ne sont pas uniquement bilingues franc¸ais-arabe. Ils sont multilingues de la Roya, traduits dans les langues entendues dans la vallée pendant le festival : les langues des villages de Saorge, le saorgien, et de Tende, le tendasque, l'italien car la vallée était italienne jusqu'en 1947, le catalan et l'occitan qui se parlent de l'autre côté de la montagne, mais aussi les langues des migrants et nouveaux arrivants, l'arabe, le turc, l'anglais, l'espagnol. -
Les lettres de la source
Mo Abbas, Amélie Jackowski
- Le Port A Jauni
- Racines
- 6 Octobre 2023
- 9782494753013
Quatrième titre de la nouvelle collection Racines autour d'un autre champ lexical et sonore : ici, nous avons choisi la racine 3-Y-N, qui nourrit les mots 3ayn (un mot qui a quatre sens pour la même prononciation : 1- source | 2 - oeil | 3 - mauvais oeil ou sort jeté à quelqu'un | 4 - personne notable, pure, de qualité), mou3ayyin (un mot qui a deux sens pour la même prononciation : 1 - losange | 2 - instrument à vent en forme de losange, le rhombe), et ista3âna (implorer le secours). Mo Abbas a fabriqué de petites étiquettes portant les mots. Il les a étalées devant lui, il a joué avec. Deux poèmes en sont sortis : l'un consacré à la blanche Casbah d'Alger, source de vie, paradis perdu. L'autre consacré à l'oeil qui, contrairement à ce qu'il croit, n'a pas tous les droits ! Amélie Jackowski a fabriqué une grammaire de formes pour fabriquer des cartes de jeu : losanges, oeil, ronds, main... L'un dans l'autre, ou inversement, et les mots apparaissent en image.
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Ce livre poursuit la série commencée avec "Le dictionnaire des monstres", publié en 2021 par Le port a jauni en version bilingue, imaginé et illustré par Mohieddine Ellabbad (Égypte). Il en reprend les principes : même maquette, même parti-pris non exhaustif et humoristique, même exploration des contes et imaginaires du monde entier.
POURQUOI LES OGRESSES ?
La figure de l'ogresse est très présente dans la culture arabe, elle est le pendant de la sorcière européenne. Elle peuple les contes et les rêves des petits enfants. Certaines ogresses sont très connues, aussi célèbres que la sorcière de Blanche-Neige dans l'Europe de l'ouest ou Baba Yaga dans l'Europe de l'est. Au Machrek, « tout le monde » connaît l'histoire de l'ogresse féroce avec sept paires de seins, qu'un tout petit garçon réussit à amadouer en la tétant, tandis que ses frères grands et forts s'étaient fait dévorer en tentant de l'affronter. Au Maghreb, « tout le monde » connaît Aïcha Kandisha qui hante les routes et les nuits pour séduire ses amants, car cette ogresse est belle ! L'ogresse, c'est la mère et l'amante, la nature vive et la mort, la femme et la bête, la laideur et la beauté... Toutes les peurs en elle rassemblées. Mo Abbas s'est emparé de cette figure : à la manière de Mohieddine Ellabbad, il est parti à la recherche des ogresses du monde entier. À notre grande surprise, il en a trouvé partout ! Ce Dictionnaire rassemble les ogresses qu'il a rencontrées :
- Celles qui peuplent les histoires et les contes du Maroc au Mexique, de l'Alaska au désert des Mojaves.
- Celles qui ont réellement existé, comme l'ogresse de la Goutte d'Or.
- Celles tout droit sorties de l'imaginaire fantasque de Mo Abbas qui s'est interrogé, d'une part, sur la vie quotidienne des ogresses : que mangent-elles, à quoi ressemble leur école, quelle mode suivent-elles ? Et d'autre part, sur l'ogresse comme figure transgressive et féministe, comme femme émancipée et libérée des attendus liés à son genre.
Ce dictionnaire nous permet enfin d'avoir accès à certains dictions de l'ogresse, quelques poèmes et de précieuses recettes de cuisine... -
Macadam ; courir les rues
Mo Abbas, Julien Martinière
- Le Port A Jauni
- Poemes
- 5 Juin 2020
- 9782919511594
Mo Abbas est un poète itinérant dans les villes où il observe et croque en détails et en jeux de mots les incongruités urbaines. Son écriture est fortement inspirée des poètes de l'Oulipo, l'Ouvroir de littérature potentielle, et l'on entend dans ses mots l'écho de Pérec ou de Calvino. Ses poèmes sur le macadam sont comme des regards d'enfants attentifs aux détails et cherchant les mots pour mieux les exprimer. Mo Abbas liste et consigne les panneaux de signalisation, les noms de rues insolites, les devantures de cafés, les cris des gabians et les cris des mamans, les bruits, les voix, les sons, les têtes, les bêtes, tout... Et tout cela ressurgit dans son écriture urbaine. À partir de ces chroniques poétiques, Julien Martinière a mis en scène un ours dans les rues de la ville, un ours avec un chapeau, des lunettes, une moto, un ours comme un homme, mais légèrement décalé... Un ours dans la ville avec la vie qui tourne autour de lui, tout cela est-il bien urbain ?