Eric Rondepierre
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EXIT comprend quatre textes illustrés de l'écrivain et photographe Éric Rondepierre : Film, Jardin, Zone, Musée. Quatre méditations offertes au lecteur sur l'enfermement, la fiction, l'enfance et son berceau verdoyant, la mère et les images exhumées des salles obscures. On y croise Marnie et Belle de jour, Cary Grant et Audrey Hepburn, les musées Maillol ou Carnavalet, et les jardins des Champs-Élysées, hantés par des images fixes ou en mouvement, des mondes mobiles où les réminiscences affleurent. On y franchit des seuils et des rideaux, des lieux hantés par des promeneurs anciens, des souvenirs, des images. Au fil des oeuvres, Exit trace un chemin d'errance où fiction et autobiographie se mêlent.
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Le 24 décembre 1836 est inaugurée, au coeur de Paris, une prison pour enfants : la Petite Roquette. Jusqu'en 1930, près de 200 000 mineurs de 7 à 21 ans y sont incarcérés en régime cellulaire, condamnés aux travaux forcés.
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Après la disparition de son père, Camille Morelli découvre dans ses papiers un manuscrit à deux voix. Fabrice Morelli y dépeint la liaison qu'il entretient avec Laura, disparue sans laisser de trace. Sa narration est entrecoupée par les interventions plus ou moins délirantes d'un réalisateur, Vincent Niével, auteur d'un film avec Laura... Tour à tour poétique, érotique, ce roman est une expérience littéraire d'une rare intensité.
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En deux parties d'inégale longueur, une fictionnelle (« Théorie de la grimace ») et une autobiographique (« Cirques divers »), Éric Rondepierre même une réflexion inédite et globale sur la notion de « facétie », ou grimace, qu'il définit ainsi : facétie : action improvisée consistant à introduire du flottement dans une manifestation publique organisée. En principe très variée, la facétie sera, de préférence, drôle, incongrue, disruptive comme une grimace. Celui qui s'ouvre à son attrayant désordre doit savoir se retirer à temps. Cette division en deux parties en fait une oeuvre littéralement coupée en deux : dans cette béance se tient tout son prix - son mystère, car aussitôt franchie, la fiction vient à notre rencontre.
Le livre est imprimé en noir et blanc, avec une quinzaine d'illustrations. -
Dans son acception courante, le mot « fiction » renvoie à deux champs sémantiques bien distincts. L'un définit un espace de représentation avec sa réserve de figures équilibrées, construites sur des situations, des évènements dont le modèle vraisemblable correspond à ce qu'on nomme communément la « réalité ». Par ailleurs, le registre du fictif caractérise un manque, un déficit ontologique au coeur de notre expérience du réel :
Est fictif ce qui n'existe pas. On peut faire résonner cette absence de consistance avec la notion d'« imaginaire » et l'on notera avec raison qu'il existe des points de rencontre entre ces deux champs.
C'est à cette zone commune que l'auteur de « Double feinte - Territoire des fictions secondes » s'attache en choisissant de courtes séquences qui montrent des actions fictives incrustées comme des pierres précieuses à l'intérieur d'oeuvres fictionnelles. Par exemple : boire un verre sans verre, jouer aux cartes sans cartes, etc. Ces gestes exécutés pour de faux sont issus de l'histoire de l'art lointaine ou rapprochée : du monde de l'image (photo, cinéma) et de l'écrit (littérature, théâtre) considéré dans ses relation avec la théâtralité, matrice de tous les simulacres, lieu privilégié du « comme si ».
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'' Je vois le seuil comme une zone d'hésitation, de franchissement, une marque de discontinuité. C'est un appel vers le différent, l'inconnu.
Ce basculement vers le deux - que l'on retrouve dans presque tous mes travaux - c'est aussi le lieu exaltant des rencontres et des choix.
Mais c'est un point tangent, une simple lettre.
Enlevez i, reste seul.''
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Ce livre, fruit d'une enquête menée par l'auteur, retrace les premières années de la vie d'Éric Rondepierre, artiste, né en 1950 à Orléans. « Placé » par l'État français à l'âge de 11 ans dans un établissement de la banlieue parisienne.
Le narrateur se souvient d'une enfance étrange et solitaire, ballottée entre une maison familiale à Neuilly et des chambres d'hôtel, autour de laquelle se dessine en filigrane un Paris disparu, celui des promenades en fiacre, des jeux d'enfants dans les jardins des Champs-Élysées, des cinémas permanents. Il décrit aussi, sobrement, les années de pensionnat, la pression des éducateurs, les voyages « organisés », les amitiés passagères, la résistance passive, les premières lectures. Une vie austère, sans ouverture sur l'extérieur - excepté les salles obscures où l'enfant et sa mère, lors des rares sorties, cherchent un divertissement. Et un jour, à 18 ans, partir.
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Le jour ou laura est morte - illustrations, noir et blanc
Eric Rondepierre
- Actes Sud
- 1 Janvier 1999
- 9782742705597
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Eric Rondepierre travaille à partir d'un corpus cinématographique dont il exploite les ressources insoupçonnées.
Contrebande retrace l'histoire d'une de ces recherches menée dans les Balkans. Dans l'atmosphère sordide d'un cinéma porno, il découvre une " nouvelle image " dont il décrit abondamment les variations, les procédures, les conditions concrètes d'apparition et qu'il résume en une équation " moins x sur deux égal un ". Narration, souvenirs, réflexions et descriptions se mêlent pour donner à Contrebande toute la saveur concrète d'un témoignage.
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Ce livre est composé de deux séries de photographies : « Parties communes » (2005-2007) et « Loupe/Dormeurs » (1999-2002) - en tout une vingtaine de photos - ainsi que d'un texte de présentation. Le cinéma est convoqué dans ces photographies mais ce ne sont pas des détournements d'images de film, comme l'artiste a pu le faire pendant quinze ans. Ces séries témoignent d'une deuxième période dans l'oeuvre de Rondepierre. Le cinéma est toujours présent mais il fait partie d'un ensemble qui l'englobe. Les prises de vues ont été réalisées par l'artiste et à l'intérieur de ces images s'insèrent des images de film. Soit parce qu'il s'est pris lui-même en train de travailler et de regarder à la loupe un morceau de pellicule (« Loupe/Dormeurs »), soit parce qu'une image de cinéma est superposée à une prise de vue « normale », comme une sorte de vision qui s'intégrerait à la réalité urbaine quotidienne (« Parties communes »). À l'instar de sa formation pluridisciplinaire, Éric Rondepierre mêle plusieurs éléments à ses photographies. Dans « Loupe/Dormeurs », l'image est entièrement tramée d'un roman de 156 000 signes. Chaque photo est un roman, illisible à une distance normale, d'où la nécessité de faire des gros plans de ces photographies pour que le lecteur comprenne ce qu'il ne peut voir dans les reproductions normales. Dans « Parties communes » (dernière série à ce jour), l'écriture est absente ; néanmoins l'artiste joue sur la tension entre deux registres : la photo couleur et le cinéma muet noir et blanc (ou sépia). L'image cinéma apparaît dans la distance qui la sépare d'un monde coloré contemporain, mais elle se donne comme « réelle » en transgressant les lois de la perception : une folie du regard.
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Cela se passe dans les Balkans, sur fond de guerre en ex-Yougoslavie.
Enfermé dans un sous-sol, un homme se souvient et se raconte : l'expérience du théâtre ; sa fascination pour le cinéma ; un divorce qui le conduit à vivre dans une cave. Jusqu'au jour où il rencontre R.V., le chef énigmatique d'une organisation (le CIRC) dévolue à la préservation du patrimoine filmique menacé de disparition dans cette région. Il va se laisser recruter, pour mener en guerrier halluciné les opérations de sauvegarde et de catalogage qui lui sont confiées.
Semblable à ces espions " dormeurs " placés en terre ennemie, il se fond d'abord avec ce qu'il y a autour de lui comme un photogramme suivant aveuglément le peuple des images d'un film. Il y a donc des caves, des sous-sols, une guerre, des frontières, tout un va-et-vient d'activités et de réfugiés. Des personnages passent, disparaissent, dont l'insaisissable Eva, l'aventurière, l'amante. Mais en se mettant à découper des photogrammes dans les pellicules qui passent entre ses mains, le narrateur se place bientôt en rupture avec les missions du CIRC.
L'issue ne peut être que fatale... Avec La Nuit Cinéma, Éric Rondepierre nous dévoile les coulisses de son oeuvre photographique. Récit initiatique, autofiction et réflexions esthétiques se mêlent dans un roman épuré où la guerre - conjurée par le jeu, la fantaisie et l'humour - est le décor d'une traversée de la nuit suivie d'un hypothétique retour à la lumière : celle d'après le cinéma ?
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Le voyeur_entretiens ; Eric Rondepierre
Eric Rondepierre, Julien Milly
- De L'Incidence
- 3 Février 2015
- 9782918193265
Éric Rondepierre est artiste et écrivain. Après avoir été acteur, c'est en tant que spectateur qu'il entreprend une oeuvre de plasticien, en détournant des images de film ; c'est de la place du Voyeur qu'il nourrit ses travaux depuis le commencement des années 1990 en faisant ce qu'il appelle de la « reprise de vue ». Les dix grands cycles de son oeuvre travaillent au plus près de la chaîne filmique, interrogent la matière des images, leur rapport au temps, les angles morts du dispositif, l'imaginaire qu'il supporte. Travaillant au croisement de la fiction, de l'autobiographie et de l'archive, Éric Rondepierre en déplace les enjeux et construit une oeuvre singulière, hybride, concentrée sur des évènements microscopiques au moment où l'histoire des formes de l'image en mouvement est en pleine mutation. La rencontre avec Julien Milly donne lieu à un premier entretien (Nouvelle Revue d'Esthétique, 2012). Plus tard, ils décident de prolonger l'expérience avec un texte d'une envergure plus importante, en continuant à s'entretenir sans se fixer de règles chronologiques ou thématiques. L'échange s'établit d'abord par conversations enregistrées, ensuite par courriers électroniques, enfin par un travail commun de construction et d'élimination.
Docteur en sciences de l'art, ayant sondé les rapports entre l'écriture et l'image, la question des nocturnes au cinéma, Julien Milly enseigne l'analyse des représentations fixes et en mouvement, la théorie des images, aux universités Paris 1 Panthéon Sorbonne et Paris 3 Sorbonne Nouvelle, à l'Académie Charpentier. Il a publié Au seuil de l'image aux éditions Champ Vallon en 2012.
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Images secondes
Eric Rondepierre, Jacques Rancière, Catherine Millet, Quentin Bajac
- Loco
- 23 Janvier 2015
- 9782919507375
D'abord comédien, Éric Rondepierre se dirige ensuite - via la peinture - vers un travail photographique lié au cinéma. Son activité artistique joue sur les rapports dynamiques qu'entretiennent ses deux pratiques.
Au début des années 1990, il commence à explorer les « angles morts » du dispositif cinématographique. Son intervention consiste à choisir selon des critères bien définis, puis à photographier des photogrammes (c'est-à-dire des images qui apparaissent sur l'écran 1/24e de seconde et qui sont invisibles lors d'une projection normale) pour ensuite les proposer sous la forme de tirages photographiques de grand format.
Cette économie de l'image, parfois qualifiée de « conceptuelle », mobilise plusieurs registres (texte, peinture, cinéma, photographie) avec une rigueur qui n'exclut pas l'étrangeté ou l'humour.
Depuis 2002, l'oeuvre s'est diversifiée : l'artiste utilise ses propres images qu'il recompose avec ses textes, ses dessins ou encore avec des images de cinéma qu'il s'approprie.
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"Meubler le silence. Il n'y a plus personne, les voix se sont tues, restent le décor, les tables, les chaises, les canapés, les lits. Une visite muette dans des intérieurs viscontiens, antonioniens, hitchcockiens, tous reconstitués comme on ne les verra jamais, ni dans la réalité du décor détruit et oublié, ni dans le film lui-même où ils n'apparaissent jamais simultanément dépliés et rassemblés dans une seule image, comme ici, mais toujours fragmentés d'un plan à l'autre et habités, joués. Pour les restituer, il lui aura fallu les anamorphoser, les reconstruire, finalement les réinventer. Et, à l'arrivée, ce background, cette toile de fond, cette image panoramique unique qui en contient dix autres, est un décor vide ou plutôt évidé d'où le film s'est absenté.".
Bertrand Schefer