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Julien Milly
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Lieu d'où ressort une puissance de métamorphoses, le seuil ouvre l'image au déséquilibre. Cet ouvrage met en évidence les différentes identités de l'entre. Y sont saisies des organisations spécifiques de l'intermédiaire : de la peinture (Veneziano, Botticelli, Vermeer, La Tour, Rembrandt, Music, Velickovic) à la poésie (Bonnefoy, Jabès), de la photographie (Alain Fleischer, Jeff Wall) aux installations (Christian Boltanski) et au cinéma (Bergman, Antonioni, Sokurov, Claire Denis). Des oeuvres filmiques contemporaines (Kiarostami, Lars von Trier, Wong Kar-Wai) précisent les caractéristiques actuelles d'une écriture du seuil. Perçu comme un " lieu " à part entière, le seuil dévoile sept fonctions, de même qu'il devient un outil heuristique pour penser l'image.
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Le voyeur_entretiens ; Eric Rondepierre
Eric Rondepierre, Julien Milly
- De L'Incidence
- 3 Février 2015
- 9782918193265
Éric Rondepierre est artiste et écrivain. Après avoir été acteur, c'est en tant que spectateur qu'il entreprend une oeuvre de plasticien, en détournant des images de film ; c'est de la place du Voyeur qu'il nourrit ses travaux depuis le commencement des années 1990 en faisant ce qu'il appelle de la « reprise de vue ». Les dix grands cycles de son oeuvre travaillent au plus près de la chaîne filmique, interrogent la matière des images, leur rapport au temps, les angles morts du dispositif, l'imaginaire qu'il supporte. Travaillant au croisement de la fiction, de l'autobiographie et de l'archive, Éric Rondepierre en déplace les enjeux et construit une oeuvre singulière, hybride, concentrée sur des évènements microscopiques au moment où l'histoire des formes de l'image en mouvement est en pleine mutation. La rencontre avec Julien Milly donne lieu à un premier entretien (Nouvelle Revue d'Esthétique, 2012). Plus tard, ils décident de prolonger l'expérience avec un texte d'une envergure plus importante, en continuant à s'entretenir sans se fixer de règles chronologiques ou thématiques. L'échange s'établit d'abord par conversations enregistrées, ensuite par courriers électroniques, enfin par un travail commun de construction et d'élimination.
Docteur en sciences de l'art, ayant sondé les rapports entre l'écriture et l'image, la question des nocturnes au cinéma, Julien Milly enseigne l'analyse des représentations fixes et en mouvement, la théorie des images, aux universités Paris 1 Panthéon Sorbonne et Paris 3 Sorbonne Nouvelle, à l'Académie Charpentier. Il a publié Au seuil de l'image aux éditions Champ Vallon en 2012.
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Michel de M'uzan ou le saisissement créateur ; autour de l'oeuvre fictionnelle et théorique ; Réponses de Michel de M'Uzan ; le corps du délit
Murielle Gagnebin, Julien Milly
- Champ Vallon
- L'or D'atalante
- 23 Février 2012
- 9782876735668
Pour Michel de M'Uzan, l'activité créatrice ne procède pas seulement de la gestation du pulsionnel-sexuel, objet de la sublimation, mais engage un autre questionnement fondamental, celui de la problématique identitaire. Sa pensée bouscule les belles différences, les belles distinctions entre le sujet et l'objet, le dehors et le dedans, le rêve et la réalité. Avec elle, les notions familières de beauté, de laideur, de sublime dialoguent avec la puissance de l'aléatoire, du flou, du nocturne. Ces dernières vues sont au coeur des notions avancées par M. de M'Uzan jusque dans le domaine clinique : chimère psychologique, système fondamental et jumeau paraphrénique.
Cet ouvrage collectif rend hommage à une pensée méditante, toujours en éveil et en acte, qui prône constamment le mouvement et dans laquelle " le dérangement est assurément le maître-mot, un maître-mot fécondant " (M. Gagnebin)
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L'affrontement et ses images
Murielle Gagnebin, Julien Milly
- Champ Vallon
- 21 Novembre 2009
- 9782876735194
Tout affrontement ne procéderait-il pas d'un malentendu ? Dès lors, celui-ci résiderait dans le sujet lui-même, dans des drames intérieurs. La notion d'affrontement est donc très loin de pouvoir être ramenée à la simple mise en face à face de sujets, d'entités, de pensées, d'idéologies. Cette notion d'une extraordinaire complexité, puisqu'elle réserve une place à l'incertitude : sujet/objet, dedans/dehors, aujourd'hui/autrefois, etc., est étudiée dans le champ des images aussi bien picturales, théâtrales, cinématographiques, musicales que verbales, et selon quatre grands axes :
* celui du conflit du corps singulier et du corps social (oedipe et le Sphinx de G. Moreau, Accatone de Pasolini, certaines « performances » d'Abramovic-Ulay.
* celui de l'affect principal animant ces dramatiques confrontations : la cruauté est explorée dans ses registres psychologico-psychanalytiques et philosophiques : férocité des idéaux qui se transforment en objets persécuteurs, dialectique diabolique entre bourreau et victime, cannibalisme selon Montaigne, poids du sang chez Racine, retentissements ravageurs d'une mère absente ou « morte » chez Barbey d'Aurevilly et chez Georges Bataille.
* celui des affres de la jalousie, le théâtre le plus intime de la cruauté. D'Othello (Shakespeare, Welles, Verdi) au Silence de Bergman, de l'Avventura d'Antonioni au Décalogue 9 de Kieslowski mais aussi à Bad Guy (Kim Ki-Duck) et à Paris-Texas (Wim Wenders), les oeuvres ne manquent pas qui donnent à scruter les innombrables stratégies de la jalousie.
* enfin, l'affrontement des images entre elles, la quasi « jalousie iconique » définissant l'aire de diverses manipulations à l'intérieur des images : Villon avec sa provocation ludique dans sa Ballade des Pendus, le cinéaste tchèque Radok qui articule tragiquement images d'archives et images de fiction à propos du camp de Terezin, Elfriede Jelinek torturant le langage, Godard avec ses Histoire(s) du cinéma si percutantes montrent, chacun, l'ampleur de la déconstruction opérée dans et par l'image.
In fine, ne pourrait-on dire singulièrement que le démantèlement, élevé au rang d'instrument, et s'exerçant dans le champ strict de l'image, engage paradoxalement une fécondité révolutionnaire ?
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Les images limites
Murielle Gagnebin, Julien Milly
- Champ Vallon
- L'or D'atalante
- 24 Avril 2008
- 9782876734838
Les images limites exposent les différents domaines de l'art aux problématiques ardues du seuil, de l'entre-deux, du manque comme de la butée. Mais camper sur la limite est aussi l'occasion de vertiges. Sont interrogés l'originel (nuit utérine, scène primitive), propre à conférer sa temporalité à l'image des tout débuts, et l'originaire qui en marque le fondement structural. Les bornes de l'image, lieux tantôt de néo-création, tantôt épreuves du désert, retiendront l'attention. Les sciences humaines telle l'épistémologie, la psychanalyse, l'esthétique, la philosophie, la traductologie, apportent rigueur et lumière à ces études saisissantes sur Lars von Trier, Resnais, Suwa, Guy Debord, ou Flaubert, Jabès, Claude Simon, ou encore Böcklin, Robson, le bio-art, etc..
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Les images honteuses
Murielle Gagnebin, Julien Milly
- Champ Vallon
- L'or D'atalante
- 15 Novembre 2006
- 9782876734524
Il y a des images propres à représenter la honte et, à côté, des images éhontées, enfin des images qui éprouvent, en leurs plis, la honte.
Dira-t-on que notre culture se plaît à jouer avec l'impudeur, l'opprobre, l'abjection ? Cherche-t-elle à les piéger ou à les exalter ? Que signifie la tentation du snuff movie : ces films " interdits " qui veulent capter le travail du trépas sur les visages ou dans les postures ultimes, et ainsi porter atteinte à ce qui est au plus profond de l'être, à l'identitaire ? C'est de " la gale de la psyché ", de l'esthétique du laid devenu " trash ", " destroy ", apologie de l'immonde qu'il est ici question.
" Rougir de honte " est devenu désuet, quand, aujourd'hui, on peut " mourir de honte " à force d'humiliations ou d'affronts existentiels. La " machine à faire la merde " de Delvoye, les anatomies falsifiées de condamnés à mort dues à G. von Hagens mettent en scène l'homme-détritus, alors que d'autres artistes, se confrontant à la terreur de la psychose ou aux images du Goulag, voire d'Auschwitz, " cet anus du monde ", parviennent, quant à eux, à sublimer le sordide en tragique.
Sont étudiées ainsi parmi beaucoup d'autres les oeuvres de plasticiens (Zoran Music, David Nebreda), d'écrivains (Chalamov, Tisma), de cinéastes (Bela Tarr, Fassbinder, Haneke, etc.). Aux multiples domaines de l'art s'appliquent les diverses interrogations propres aux sciences humaines : histoire des mentalités, esthétique, psychanalyse. Les réponses semblent contrastées : perte des repères, absence d'idéal, violence contenue dans l'acte de voir, déni de la honte, valorisation du passage à l'acte, transparence de l'intime.
En définitive, y aurait-il une émotion spécifique aux images honteuses ? Quels en seraient alors le destin et la fonction ? M.G.