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La Part Commune
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Si la postérité s'est forgé une image un peu éthérée de l'écrivain libanais, il ressort de ces quelques soixante lettres échelonnées sur les trente dernières années de sa vie, une personnalité plus complexe, et plus concrète aussi. On découvre ainsi, comme on avait déjà pu le faire à travers certains de ses textes « politiques » réunis dans Mon Liban, qu'il fut un ardent défenseur de son pays, engagé dans tous les grands mouvements intellectuels syro-libanais aux États-Unis.
Le portrait qui se dessine à travers ce choix de lettres inédites est celui d'un artiste en proie aux affres de la création, selon la formule de Flaubert, tiraillé entre deux langues, l'arabe et l'anglais, deux mondes, l'Orient et l'Occident, deux femmes aussi, Mary et May. Mais on y voit surtout un écrivain habité par son oeuvre, traversé par une inspiration quasi mystique.
Loin d'être la figure du sage que pourrait laisser croire Le Prophète, on découvre un homme capable de terribles colères, un amoureux platonique perpétuel, un ami extrêmement fraternel, un homme très tôt rongé par la maladie, une intelligence poétique suraiguë. Gibran, dépositaire d'une tradition séculaire, fut pourtant bien un homme de son temps, et à certains points de vue, un précurseur.
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En 1912, une jeune femme écrivain égyptienne, May Ziyadé, entre en contact avec Khalil Gibran. Une longue correspondance s'établit alors jusqu'à la mort de Gibran en 1931. Les deux correspondants jamais ne se rencontrèrent, sinon en imagination.
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Le prophète ; le jardin du prophète ; la mort du prophète
Khalîl Gibrân
- La Part Commune
- 16 Mars 2013
- 9782844182586
Certains livres, rares, tirent leur caractère unique de ce que leur gestation a la dimension d'une vie humaine tout entière. C'est le cas du Prophète, dont Khalil Gibran eut l'intuition à seize ans, mais qu'il porta en lui durant un quart de siècle. Autrement dit, ce livre singulier à plus d'un titre a accompagné tout le parcours d'homme de son auteur et est le contemporain de toutes ses oeuvres.
C'est dans la composition du Jardin du Prophète que Gibran va épuiser ses dernières forces, et le livre ne paraîtra d'ailleurs que deux ans après sa mort. Au caractère lumineux des paraboles du Prophète a succédé une tonalité plus sombre, plus grave, ne serait-ce que par les thèmes abordés : la séparation, la laideur, la solitude, le temps. La dimension autobiographique est ici plus présente que dans la plupart de ses ouvrages, au point qu'on peut y voir comme une sorte de testament spirituel.
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certains livres, rares, tirent leur caractère unique de ce que leur gestation a la dimension d'une vie humaine tout entière.
c'est le cas du prophète, dont khalil gibran eut l'intuition à seize ans, mais qu'il porta en lui durant un quart de siècle. autrement dit, ce livre singulier à plus d'un titre a accompagné tout le parcours d'homme de son auteur et est le contemporain de toutes ses oeuvres. c'est dans la composition du jardin du prophète que gibran va épuiser ses dernières forces, et le livre ne paraîtra d'ailleurs que deux ans après sa mort.
au caractère lumineux des paraboles du prophète a succédé une tonalité plus sombre, plus grave, ne serait-ce que par les thèmes abordés : la séparation, la laideur, la solitude, le temps. la dimension autobiographique est ici plus présente que dans la plupart de ses ouvrages, au point qu'on peut y voir comme une sorte de testament spirituel.
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Un jeune moine, Khalil, est chassé de son couvent par les autres moines auxquels il reprochait de vivre de simonies et d'abuser de la générosité d'un peuple pauvre et crédule.
Puis il est recueilli par deux femmes, une veuve et sa fille, avant d'être arrêté pour être jugé par le Cheikh, de connivence avec le prêtre. Mais ce qui devait être le procès exemplaire d'un " hérétique " devient le réquisitoire implacable du pouvoir abusif et autoritaire des dirigeants, qu'ils soient politiques ou religieux, qui exploitent la misère et la détresse d'un peuple luttant durement pour survivre.
Khalil incarne à la fois Jésus confronté à Caïphe ou Ponce Pilate, et Gibran lui-même, qui fut excommunié par l'Eglise maronite et vit son livre Les Esprits rebelles (1908), dont est extrait ce texte inédit en français, brûlé en place publique sur ordre du pouvoir ottoman, mais il est surtout l'un des plus merveilleux prophètes de cet " évangile selon Gibran ", chantre du moi-divin nourri de sa prescience de Dieu.
Car, pour Gibran, révolté généreux, il n'est d'autre vérité possible que celle qui demeure au coeur de l'Homme.
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