Sciences humaines & sociales
-
Comment devient-on journaliste quand on est une enfant timide ? Peut-on être reporter de guerre quand on ne supporte ni la vue du sang, ni les avions ? Pourquoi persister à rester au coeur de ce Moyen-Orient compliqué quand, à l'inverse, tout le monde cherche à partir ? Quelles histoires raconter pour tordre le cou aux clichés ? Bienvenue dans les coulisses du journalisme de terrain au long cours, loin des stéréotypes du reporter en gilet multipoche et bottes rangers, et à des années-lumière de l'infox dans l'air du temps.
-
Sous la forme d'une lettre posthume à son grand-père, Delphine Minoui, journaliste franco-iranienne, raconte ses années passées à Téhéran, de 1997 à 2009. Elle porte un regard neuf sur son pays d'origine, tiraillé entre ouverture et repli. À ses côtés, on s'infiltre dans les soirées interdites, on pénètre dans l'intimité des mollahs et des miliciens bassidjis, on suit les espoirs et les déceptions du peuple.
-
Pendant 42 ans, la Libye a vécu derrière un écran noir et silencieux. De ce pays à cheval entre Orient et Afrique, on ne connaît presque rien - à part les discours fantasques de son guide déchu, Mouamar Kadhafi, autocrate aux allures d'Ubu roi. Soudain, le 15 février dernier, la rue s'est éveillée.
Alors que la plupart des média se pressent à l'Est du pays, Delphine Minoui fait partie des rares journalistes accrédités par les autorités de Tripoli. Sous l'oeil permanent des caméras du pouvoir, ils sont confinés à l'hôtel Rixos, un cinq étoiles au coeur de la capitale. Leurs sorties sont limitées aux voyages organisés. Le régime veut leur montrer la vérité - c'est-à-dire : sa vérité.
Ce voyage surréaliste, comique parfois si ce n'était pas aussi une tragédie humaine, offre une vision inédite de la guerre en Libye. Où sont passées les victimes de la répression ? Pourquoi les blessés ont-ils disparu des hôpitaux ? Pourquoi les tombes des martyrs des frappes de l'OTAN sont-elles vides au cimetière ? Les journalistes sont-ils en train de devenir des boucliers humains ? Qui faut-il croire dans ce huis-clos libyen qui va durer six semaines ?
Dans une atmosphère d'espionnage qui tient plus de Graham Greene que du reportage de guerre, ce récit nous fait entrer dans l'envers du décor. -