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Né en 1890, sensible au formalisme de l'Ecole de Vienne, particulièrement attaché à l'autonomie des arts figuratifs telle qu'elle s'exprime chez Adolf von Hildebrand, Roberto Longhi sera, pour un temps, séduit par la démarche de Giovanni Morelli, l'amènera à s'intéresser alors aux études sur les peintres italiens de la Renaissance de Bernard Berenson.
Né en 1890, formé à l'école d'Adolfo Venturi, sensible au formalisme de l'Ecole de Vienne, particulièrement attaché à l'autonomie des arts figuratifs telle qu'elle s'exprime chez Adolf von Hildebrand, Roberto Longhi sera, pour un temps, séduit par la démarche de Giovanni Morelli, qui le conforte dans sa volonté d'examiner les oeuvres en elles-mêmes, et l'amènera à s'intéresser alors aux études sur les peintres italiens de la Renaissance de Bernard Berenson.
Se tenant d'une certaine façon " en marge ", et infiniment respecté, Roberto Longhi- par goût sincère autant peut-être que par son talent pour la polémique -, se singularisa par la largeur de ses vues, s'intéressant tant à Cimabue qu'à Nicolas de Staël.
Pour Roberto Longhi, le Caravage fut certainement le premier des peintres " modernes ". Dès 1926, il lui consacre une analyse inaugurant une réflexion née du refus de l'art considéré comme illustration, c'est-à-dire comme littérature figurée. En témoignent les textes composant notre volume et formant un ensemble cohérent traitant à la fois du Caravage, de ses antécédents, de son influence, de même que des échos de son oeuvre dans la peinture française.
De ces textes essentiels, seul le deuxième de notre édition - le Caravage- a été publié en langue française, en 1968. Ouvrage depuis longtemps introuvable dans lequel l'aspect polémique de Longhi avait été gommé. -
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La création de Louis Sognot (1892-1969) s'épanouit sur plusieurs périodes de l'histoire du style du mobilier. D'abord imprégné des techniques traditionnelles par sa formation et son passage au faubourg Saint-Antoine chez Krieger. Jeune, il participe à l'étonnante aventure des ateliers d'art du Printemps : Primavera fondé par René Guilleré en 1912
La création de Louis Sognot (1892-1969) s'épanouit sur plusieurs périodes de l'histoire du style du mobilier. D'abord imprégné des techniques traditionnelles par sa formation et son passage au faubourg Saint-Antoine chez Krieger. Jeune, il participe à l'étonnante aventure des ateliers d'art du Printemps : Primavera fondé par René Guilleré en 1912. Personnalité qui compte en ce début de XXème siècle, il est à l'origine de la société des Artistes décorateurs en 1901. Entre 1920 et 1929 Louis Sognot collabore chez Primavera à la réalisation des projets de Guilleré, des ensembles pour des intérieurs modernes selon les principes édictés par Guilleré pour qui " La forme détermine le décor ", ils seront remarqués à la SAD et au salon d'Automne. Ce style annonce " l'art déco " pour un public plus modeste. Encouragé par Primavera, en 1926, il propose pour la première fois du mobilier en métal se rapprochant ainsi des acteurs du mouvement moderne, René Herbst, Charlotte Perriand, Pierre Chareau. En 1929, il quitte Primavera pour rejoindre l'UAM (Union des artistes modernes). Associé pendant quatre années avec Charlotte Alix, ils se distinguent par des réalisations remarquables, pour les laboratoires Roussel ou le Maharadjah d'Indore. Dès lors il appartient à l'avant-garde et participe activement au mouvement en explorant de nouveaux matériaux et il reprend son indépendance. Après la Seconde Guerre mondiale il se passionne pour le rotin, un choix qui le place au-devant de la scène. Une technique à la fois économique, organique et rationnelle. Le Salon des Arts ménagers s'impose afin de faire découvrir cette nouvelle tendance.
Excellent pédagogue, il enseigne dans diverses écoles (Boulle, Duperré, école des Arts décoratifs). Il collabore avec de nombreux éditeurs pour le rotin, et avec des éditeurs plus traditionnels dont la société dirigée par Maurice Rinck, avec laquelle il coopère dix années. Sa relation avec le créateur de luminaires Serge Mouille sera idéale. -
Dans cette monographie, l'unique consacrée à ce jour à Anselm Kiefer, Daniel Arasse s'applique à démontrer le processus de sédimentation, de réélaboration de thèmes qui circulent, s'entrecroisent et se superposent en un véritable " labyrinthe kieferien ".
Dans cette monographie, l'unique consacrée à ce jour à Anselm Kiefer, Daniel Arasse s'applique à démontrer le processus de sédimentation, de réélaboration de thèmes qui circulent, s'entrecroisent et se superposent en un véritable " labyrinthe kieferien ". La dimension historique et politique de l'oeuvre de Kiefer passionne Arasse et plus particulièrement son statut d'artiste allemand né avant l'achèvement de la guerre. Position à laquelle l'artiste consacra une rare énergie afin de démêler l'écheveau consistant à analyser les possibilités de l'acte créer après l'holocauste. Car à l'instar d'autres artistes allemands mais avec davantage de conscience et d'obstination, Kiefer a questionné son héritage de peintre en révélant les éléments iconographique et mythologique de la culture allemande. Arasse lève le voile et désigne l'oeuvre en tant qu'instrument qui transforme les actions ou les architectures en leur permettant d'entrer dans le " théâtre de la mémoire individuelle et collective, au lieu d'agir pernicieusement dans le refoulement de leur souvenir. " Au fil des pages, Daniel Arasse examine les multiples facettes d'une oeuvre à la portée universelle, qui sait prendre en compte l'Histoire, les mythes germaniques, grecs, assyriens... la religion, les femmes, la poésie, la mystique juive, en des tableaux, sculptures, livres aux dimensions et à la matière exceptionnelle, avec une prédominance pour le plomb, dont la contemporanéité est indissociable du classicisme. -
" Élève lointain de Poussin et de Champaigne, formé par sa passion pour Seurat et Cézanne, Hélion régénère, dans le contexte d'après-guerre, l'esthétique formaliste et l'idée hédoniste de la tradition française ". Henry-Claude Cousseau définit ainsi cet artiste.
" Élève lointain de Poussin et de Champaigne, formé par sa passion pour Seurat et Cézanne, Hélion régénère, dans le contexte d'après-guerre, l'esthétique formaliste et l'idée hédoniste de la tradition française ". Henry-Claude Cousseau définit ainsi cet artiste qui, après s'être exercé à l'abstraction, après avoir participé à la création du groupe et de la revue Art Concret, puis à Abstraction-Création, en revient à la figuration. Dès fin 1942, quelques éléments figuratifs apparaissent pour aboutir, dix ans plus tard, à la phase la plus déconcertante de son oeuvre, qu'il qualifiait lui-même " d'effort d'exprimer tout par le contact serré avec l'objet. Effort d'inclure l'apparence dans l'essence ".
Ainsi naîtront les " mannequineries ", " les journalerie "... puis à la fin de sa vie, les " suites pucières ". Faut-il évoquer le chapeau, le parapluie, le gant, la citrouille... qui, dans l'esprit de tous, symbolisent le travail de cet homme qui en 60 ans d'activité a " exploré tout ce qu'une très vive intelligence, une capacité avide et immense de voir et de juger auront pu apporter à un artiste dont le choix s'est porté sur la peinture, en raison de sa pente avide et merveilleuse ".
Par une iconographie abondante soutenant le texte d'un grand spécialiste, ce livre est la version poche de la monographie consacrée à Hélion par les Éditions du Regard en 1992. Un ouvrage essentiel qui permet de juger la logique complexe mais inflexible qui mène au développement de cette oeuvre. -
Ce livre est la version " poche " de la première monographie consacrée à Balenciaga par les Éditions du Regard en 1988. Marie-Andrée Jouve, alors responsable des archives de la maison Balenciaga réalisa à l'aide d'une documentation exceptionnelle un ouvrage inégalé à ce jour sur le maître incontesté de la haute couture.
Ce livre est la version " poche " de la première monographie consacrée à Balenciaga par les Éditions du Regard en 1988. Marie-Andrée Jouve, alors responsable des archives de la maison Balenciaga réalisa à l'aide d'une documentation exceptionnelle un ouvrage inégalé à ce jour sur le maître incontesté de la haute couture.
Elle fut à l'origine de sa redécouverte par une série d'expositions prestigieuses, entre autres : Balenciaga, Musée des textiles de Lyon ; Balenciaga, F.I.T. New-York.
Secret, Cristobal Balenciaga le fut incontestablement, mais s'il ne nous livra que très peu de lui-même, de sa vie privée ou de ses choix artistiques, ceux-ci transparaissent dans son oeuvre exigeante, parfois proche de la sévérité et dans laquelle culmine le raffinement de ses inspirations. De l'ampleur et des drapés de la peinture de Zurbaran, Balenciaga réinvente des robes, des manteaux et des capes dont chaque volume, chaque plis, atteint l'expression même de l'austère élégance espagnole. La perfection de sa technique lui permettant de satisfaire son goût pour l'infiniment dépouillé et d'obtenir des vêtements dont la coupe parfaite s'alliant à la somptuosité des étoffes, évoquent des architectures proches de l'abstraction.
Ses plus belles créations (1937 - 1968) nous sont offertes ici à travers une iconographie inédite par les plus grands photographes de son temps qui, en reconstituant son oeuvre, gardent intact le mythe. -
Ce livre est la première monographie consacrée au duo d'architectes d'intérieur Philippon Lecoq.
Le bureau d'étude d'Antoine Philippon et Jacqueline Lecoq s'impose de 1955 à 1995. Tout au long de la période des Trente glorieuses , ils imposent une pratique exigeante qui concerne l'architecture intérieure, la scénographie d'exposition, le design industriel, l'enseignement.
Le bureau d'étude d'Antoine Philippon et Jacqueline Lecoq s'impose de 1955 à 1995. Tout au long de la période des Trente glorieuses , ils imposent une pratique exigeante qui concerne l'architecture intérieure, la scénographie d'exposition, le design industriel, l'enseignement. Ils participent aux salons nationaux et internationaux, se faisant reconnaitre pour leur militantisme professionnel et la défense d'une profession en devenir. Ils exposent au Salon des artistes décorateurs, au Salon des arts ménagers, à l'exposition internationale de Bruxelles en 1958, à la Triennale de Milan et dans de nombreuses manifestations d'importance. Ce livre rend hommage aux industriels qui les ont soutenus dans l'élaboration de leurs multiples projets produits en série, favorisant leur exploration de nouveaux usages et de nouvelles techniques : en France : d'Henry Mouraux à Airborne, le Mobilier national, Formica et les Glaces de Boussois. A l'étranger, en Allemagne en particulier : Bofinger, Erwin Behr, Lauser, etc. Leurs réalisations se distinguent par un ancrage dans la durée, un engagement sans concessions. Ce livre est la première monographie consacrée au duo d'architectes d'intérieur Philippon Lecoq. -
Didier Grumbach sait de quoi il parle : il est né, a grandi et s'est affirmé dans le cercle qu'il ouvre ici pour nous. Il ne s'est cependant pas contenté de convoquer ses souvenirs. Depuis des années, il accumule les archives, rencontre les témoins, franchit les portes qui d'habitude restent closes. Et il nous propose enfin une histoire de la mode au XXe siècle conçue à la manière d'une saga, d'une affaire de famille, avec ses pères nobles, ses fils prodigues, ses enthousiasmes, ses passions, ses haines, ses coups de génie, ses échecs. Les aventures individuelles - nos " héros " s'appellent Dior, Saint Laurent, Kenzo, Sonia Rykiel, Prada ou Hermès - s'ordonnent selon une chronologie et une logique qui, jusqu'alors, n'avaient pas été établies.
De la haute couture à l'explosion du prêt-à-porter, des confectionneurs, des stylistes et des créateurs, nous voyons tout à la fois évoluer les techniques, varier un marché, mûrir un art et changer une culture. Nous découvrons aussi comment les Français sont sortis de Paris pour aller à la rencontre de New York, de Tokyo et de Pékin.
Ce livre est indispensable au connaisseur qui y trouvera mille références jamais rassemblées. Il est aussi l'outil d'initiation de l'amateur désireux de visiter les coulisses du plus séduisant des théâtres. -
Création Pierre Vive du Patrimoine
Hubert Besacier
- Le Regard
- Monographies
- 29 Février 2024
- 9782841054305
Le travail engagé par Georges Verney-Carron est aujourd'hui réuni dans ce livre, il rend compte de son goût de la perfection, du plaisir de communiquer ses envies qui a toujours été le sien en contribuant à la beauté de la ville et au confort de ses habitants.
" Dès mes débuts en 1980, il m'a semblé essentiel de décloisonner notre cadre de vie, la ville, en alliant l'architecture, l'art et le design, de la manière la plus naturelle, la plus jouissive, la plus artistique et esthétique qui soit. Pour cela nous avons fait se rencontrer Architectes, artistes et designers, accueillant leurs réflexions, leurs créations avec plaisir et gourmandise. Ainsi, nous avons pu instaurer un dialogue des plus fructueux, des plus aimables entre leurs talents, les villes et leurs citoyens. " G.Verney-Carron.
Le travail engagé par Georges Verney-Carron est aujourd'hui réuni dans ce livre, il rend compte de son goût de la perfection, du plaisir de communiquer ses envies qui a toujours été le sien en contribuant à la beauté de la ville et au confort de ses habitants.
Tant les réalisations circonstancielles que pérennes l'attestent, en effet, la création d'aujourd'hui la plus exigeante, prend place avec aisance dans tous les espaces de la cité, qu'il s'agisse de parcs de stationnement réalisés par Wilmotte Associés et Daniel Buren ; François Morellet, Pierre Vurpas, architecture d'intérieure Wilmotte ; Marine Casimir, Wilmotte Associés ; Michel Verjux et Gérôme Thomas... Ou encore du tramway de Vincent Leroy, Mais aussi des oeuvres in situ de Felice Varini, Philippe Cazal, Gérard Collin-Thiébaut, Cécile Bart, Spencer Tunick....
De nombreux sites, de villes ont ainsi bénéficiés d'une plus-value esthétique, d'humour parfois, mais aussi de sens et enfin de davantage d'urbanité. -
François Barré a suivi un parcours prof. atypique marqué par le souci constant de la chose publique, le faisant passer de l'ENA au ministère des Affaires étrangères et de l'équipe chargée du Centre Beaubourg à son licenciement en 1976 puis 20 ans plus tard, président du Centre devenu Pompidou. Radié de la fonction publique à sa demande, il n'a néanmoins jamais cessé d'oeuvrer
François Barré a suivi un parcours professionnel atypique marqué par le souci constant de la chose publique, le faisant passer de l'ENA au ministère des Affaires étrangères et de l'équipe chargée de la programmation du futur Centre Beaubourg à son licenciement en 1976 et, vingt ans plus tard, à sa nomination comme président du même Centre devenu Pompidou. Radié de la fonction publique à sa demande, il n'a néanmoins jamais cessé d'oeuvrer, au gré de multiples rencontres, pour des instances publiques ou privées porteuses d'une aptitude au bien commun : Bordeaux, Centre de création industrielle, L'Architecture d'aujourd'hui, Renault, La Villette, ministère de la Culture (Délégation aux Arts plastiques, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, direction de l'Architecture et du Patrimoine), Institut français d'architecture, Chaumont-sur-Loire, Arc en rêve, François Pinault, Rencontres d'Arles, Société du Grand Paris... Domaine Public est le récit d'une vie professionnelle menée collectivement par nombre de personnes aux compétences multiples, ignorées de l'inflation médiatique réduisant la politique culturelle à quelques noms brandis comme des marques et présentés seuls comme les inventeurs du quotidien.
" Nous sommes tous des artistes ", dit-il, et ce livre détaille les aspérités de cette mutualité, les combats et les enjouements à travers l'Histoire et ses acteurs, de François Mitterrand à Jack Lang, des grands projets et de l'exception culturelle tout autant que des " soutiers de la République " créant la trame politique et territoriale d'une France des mouvements artistiques et d'un après-68 continuant de nous interpeller ; d'un temps encore proche où les missions régaliennes de santé et d'enseignement, d'entretien de l'espace public et d'hospitalité à l'égard de tous ceux qui nous rejoignent étaient applaudies comme une part du bien commun.
François Barré garde tel un trésor le souvenir de toutes ces rencontres. Elles font entendre des voix puissantes et ouvrent des voies nouvelles. Elles furent le seuil d'une conscience et d'une action au coeur d'un engagement et leurs noms ne peuvent être dissociés de ce récit.
Nul ne peut dire " J'ai fait cela tout seul. " -
Cette monographie s'attache à rendre compte de la remarquable trajectoire décrite par l'oeuvre de Jean Degottex (1918-1988) : à un radicalisme analytique et processuel qui la rendent proche de l'avant-garde picturale qui émerge à la fin des années 1960 et s'affirme au cours de la décennie suivante.
Cette monographie s'attache à rendre compte de la remarquable trajectoire décrite par l'oeuvre de Jean Degottex (1918-1988) : au fil de près de quatre décennies, sa peinture est passée de l'abstraction lyrique, dont il fut l'une des figures majeures, à un radicalisme analytique et processuel qui la rendent proche de l'avant-garde picturale qui émerge à la fin des années 1960 et s'affirme au cours de la décennie suivante.
En 1955, la peinture de Degottex devint l'objet d'un enjeu aux yeux d'André Breton qui entrevit en elle une possible issue abstraite de l'automatisme en peinture. Cette tentative d'affiliation de l'abstraction lyrique au surréalisme s'effectua en engageant l'oeuvre de Degottex dans une relation avec l'Extrême-Orient et le bouddhisme zen qui lui aura paradoxalement permis de dépasser la conception expressive de l'abstraction lyrique au profit d'une peinture du signe et de l'écriture. Ainsi émancipée, dès le milieu des années 1960, de l'esthétique qui l'a vu naître, la peinture de Degottex va s'animer d'un tropisme d'abord centrifuge, aux accents spatialistes, puis centripète, autoréflexif ? elle s'adonne alors à l'expérimentation sensible de ses constituant élémentaires.
De ce mouvement qui conduit de quelques-unes des plus hautes réalisations de la lyrique informelle jusqu'au matérialisme pictural des séries qui scandent les quinze dernières années de la production, de la transformation d'une peinture qui exprime en une peinture qui s'exprime, l'ouvrage de Michel Gauthier détaille les étapes, raconte les péripéties et tente de dégager la logique profonde.
Michel Gauthier, né en 1958, est l'un des plus grands spécialistes de l'art contemporain en France. Critique d'art, conservateur au service des collections du Musée national d'art moderne, directeur de la collection L'espace littéraire aux Presses du réel et conseiller éditorial pour la revue 20/27, il collabore régulièrement aux Cahiers du Musée national d'art moderne. Il y a notamment publié une série d'études et d'essais sur des artistes aussi divers que Brancusi, Morris Louis, Richard Serra, Didier Vermeiren ou Andreas Gursky. Il a également fait paraître des articles consacrés à la littérature, à propos d'auteurs comme Henry James, Francis Ponge ou Maurice Blanchot. Conservateur au Centre Pompidou, critique d'art, inspecteur de la création artistique au Ministère de la Culture. -
1ère biographie consacrée à cet artiste Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie.
Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie.
Né en 1945, son enfance se déroula au milieu d'un champ de ruines. C'est dans le cadre de ses études en droit constitutionnel qu'il prit connaissance des vagissements du IIIe Reich. Cette révélation mortifère confortera, dès lors, sa liberté de penser et il n'aura de cesse de questionner ce qui a pu contaminer, dévoyer la kultur allemande.
Ses recherches formelles seront dans un premier temps déterminées par la grande fracture du XXe siècle, l'infamie de l'holocauste, puis par un travail sur la spiritualité juive, la kabbale. S'ensuivra une production labyrinthique, guidée par la littérature, la poésie, la philosophie, l'histoire, l'étude des mythes, le destin des femmes, mais également le cosmos, le paysage...
Kiefer n'en est pas moins un bâtisseur, un père de famille, un époux, un ami, un être au désespoir joyeux, dont la vie davantage que chez tout autre est intimement liée à son art, à son désir de s'inscrire dans le monde, de faire oeuvre, et dont l'aboutissement passera par une Fondation, afin de la pérenniser.
Compte tenu des méandres de l'oeuvre, cette biographie n'emprunte pas les codes de la chronologie, mais s'arrête sur tel ou tel événement tout en suivant les différentes étapes, thématiques, afférant au parcours artistique de l'artiste. -
Lison de Caunes : la paille en héritage
Lison de Caunes
- Le Regard
- Arts Deco
- 7 Septembre 2023
- 9782841054237
Avec patience, constance, avec surtout cette énergie qui la caractérise, Lison de Caunes a sorti la marqueterie de paille de l'oubli. Elle a su la faire connaître, la faire revivre certes, mais aussi l'inscrire dans une esthétique très contemporaine.
Avec patience, constance, avec surtout cette énergie qui la caractérise, Lison de Caunes a sorti la marqueterie de paille de l'oubli. Elle a su la faire connaître, la faire revivre certes, mais aussi l'inscrire dans une esthétique très contemporaine. Cette technique connut son apogée durant la période Art déco grâce à des créateurs tels que Jean-Michel Frank et André Groult. Ce dernier, son grand-père, lui fit découvrir, tout enfant, quelles merveilles pouvaient surgir lorsque l'imaginaire et la dextérité s'allient à la plus humble des matières.
Lison de Caunes se raconte dans ces pages avec sincérité et simplicité, revient sur les quelques décennies qui l'ont amenée à la reconnaissance dont elle jouit aujourd'hui. Son amour des métiers d'art, son désir de transmettre son savoir-faire, ses collaborations avec les grands architectes d'intérieur de notre temps, sa famille dont les membres ne sont autres que Benoîte Groult, sa mère, Paul Poiret, Jeanne Boivin pour n'en citer que quelques-uns, nous font, à travers son histoire, revenir sur les plus belles heures de cette culture qui a forgé notre modernité. -
Martine Doytier : Autoportrait
Alain Amiel, Brigite Bardelot
- Le Regard
- Monographies
- 1 Février 2024
- 9782958283117
Martine Doytier est une artiste trop tôt disparue.. Telle une fine chroniqueuse de son temps et du monde artistique dans lequel elle vivait et au moyen d'une technique picturale étonnante, chacune de ses oeuvres raconte une histoire dans laquelle s'exprime sa sensibilité à fleur de peau, son caractère ardent et la constante recherche de perfection qui la caractérisait.
Martine Doytier Une vie d'artiste, 1947 - 1984. Ce livre accompagne la rétrospective que la ville de Nice consacre à Martine Doytier, une artiste trop tôt disparue et qui laisse une oeuvre peinte impressionnante par de nombreux aspects.
Telle une fine chroniqueuse de son temps et du monde artistique dans lequel elle vivait et au moyen d'une technique picturale étonnante, chacune de ses oeuvres raconte une histoire dans laquelle s'exprime sa sensibilité à fleur de peau, son caractère ardent et la constante recherche de perfection qui la caractérisait.
Ce livre, largement illustré et comportant plusieurs textes essentiels pour la connaissance de cette oeuvre, retrace l'histoire de cette artiste hors norme et souvent jugée inclassable.
L'exposition, dont le commissaire est Marc Sanchez, se tiendra à L'Artistique à Nice, à compter du mois de février 2024.
La couverture du livre reproduit la grande peinture intitulée " Autoportrait " que Martine Doytier a réalisé patiemment entre 1979 et 1984 et qui est demeurée inachevée. La partie de l'image en couleurs présente l'artiste au travail, son bracelet d'ivoire au bras, et se représentant entourée de ses proches : des personnalités telles que Claude Fournet le Directeur des Musées de Nice de l'époque, Arman entouré de ses oeuvres, son fils Brice en tenue de judoka, le petit monde des gardiens et des conservateurs de musées niçois, un dîner d'artistes à la Villa Masséna ou deux de ses animaux fétiches : sa grande chienne Urane et son cochon d'Inde Bété. Pour cette couverture, les autres parties du tableau sont recouvertes par la couleur grise que Martine Doytier utilisait comme couleur préparatoire pour ses toiles. -
On reconnaît immédiatement une photographie d'Helmut Newton. Comme s'il avait inventé un monde, le sien, à nul autre pareil, et une écriture photographique singulière, totalement maîtrisée, apollinienne, presque froide.Mais on sait moins le versant obscur, dionysiaque de l'oeuvre . Premier essai consacré à loeuvre du photographe Helmut Newton On reconnaît immédiatement une photographie d'Helmut Newton. Comme s'il avait inventé un monde, le sien, à nul autre pareil, et une écriture photographique singulière, totalement maîtrisée, apollinienne, presque froide.
Et, de Newton, l'imaginaire collectif a retenu une iconographie triomphante, solaire, faite de femmes en gloire, athlétiques, puissantes et désirantes, d'un érotisme glacé, de piscines californiennes à la David Hockney, de palaces fastueux, de fourrures et de bijoux. Bref, le monde des riches.
Mais on sait moins le versant obscur, dionysiaque de l'oeuvre : la satire des riches et des puissants, l'élaboration d'un érotisme des ténèbres, où se jouent rituels SM, minerves, prothèses, enserrements du corps, et qui ouvre l'apollinisme apparent des images à la blessure dionysiaque. Jusqu'à la mise en scène des doubles à l'inquiétante étrangeté freudienne, des écorchés , des vrais-faux cadavres, des meurtres. Jusqu'à la cruelle lucidité, enfin, de son regard sur le vieillissement des corps - y compris le sien, qui fut confronté à la maladie.
Surtout, et d'autant plus qu'il en a très peu parlé et s'est toujours refusé à en faire son fonds de commerce, on ignore que le jeune Helmut est d'abord un Juif berlinois rescapé de l'extermination nazie, dont la vie a sans cesse rejoué la figure mythique du Juif errant et qui trouva dans Paris, sa ville d'élection, le lieu où s'enraciner enfin, après Singapour, l'Australie, Londres et Los Angeles.
Et c'est précisément à l'aune de cette judéité, jamais revendiquée comme telle mais douloureuse, que l'auteur a voulu réexaminer le corpus newtonien : en témoignent ces corps de femmes puissantes qui s'avèrent la réplique du corps aryen glorifié par le nazisme, le fétichisme des uniformes, du cuir et des casques, la présence obsédante des chiens, ou encore les portraits de Léni Riefensthal, l'égérie du Troisième Reich.
Mais, de ce désastre germanique , Newton n'aura jamais fait la plainte amère ou rageuse : il a choisi, tout au contraire, de le magnifier. Premier essai consacré à loeuvre du photographe Helmut Newton -
Dictionnaire international de la sculpture moderne et contemporaine
Alain Monvoisin
- Le Regard
- 6 Novembre 2008
- 9782841052110
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L'expérience du regard au siècle des Lumières
Daniel Arasse
- Le Regard
- 30 Novembre 2017
- 9782841053537
Parmi les nombreux sujets auxquels s'est intéressé Daniel Arasse, il en est un auquel il convient d'accorder une attention particulière, car c'est sans conteste le plus méconnu.
Il concerne le siècle des lumières à travers des écrits qui à ce jour ne sont plus disponibles ou extrêmement difficiles d'accès. Ces textes sont les suivants :
« Diderot et Greuze ».
« Les Salons de Diderot : le philosophe critique d'art ».
« L'image et son discours, deux descriptions de Diderot ».
« L'homme des lumières ».
« Le roi ».
« Le théâtre de la guillotine ».
« Les transis », Andrès Serrano.
Textes réunis par Catherine Bédard-Arasse. Réunis et présentés par Danièle Cohn.
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Première monographie consacrée à l'oeuvre de Yonel Lebovici (1937-1998). Le projet est de définir les contours d'une oeuvre protéiforme produite par un créateur dont on cherche à définir la nature : artiste ou designer ? Cet original épouse son temps, il projette dès les années 60 son énergie dans l'accomplissement artistique de ses compétences techniques. Passionné d'aéronautique, il imagine des oeuvres ou plus exactement des sculptures utiles, audacieuses et ingénieuses. Remarqué et édité par Pierre Cardin, il entre sur la scène artistique parisienne. Dans son travail, la fonction se drape d'un aspect ludique et se compose selon divers processus créatifs : la transposition, l'effet loupe, la réversibilité, la combinatoire et le modulaire. Sa quête de beauté se déploie en suivant une logique de génial bricolage. Par un phénomène d'assemblage, d'association il usine des matières industrielles : les matières plastiques, l'aluminium, le plexiglass, par exemple. Esprit libre, il évoque ses passions par le biais d'objets métamorphosés : le flotteur, le niveau du maçon, la fiche électrique, le trombone, le code-barres, le masque de soudeur... Il transpose en sculptures ces objets anonymes, par une forte attention à la forme, une fonction équivoque, elles sont produites en séries limitées. Lebovici les transfigure, mû par le désir de nous les faire regarder autrement. Cette oeuvre joyeuse et unique, s'inscrit dans la grande histoire des « objetistes » du XXème siècle.
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ce livre part d'un constat: une partie de l'art actuel accorde au déplacement un rôle majeur dans l'invention des oeuvres.
en ce sens elle ne fait que participer de l'histoire générale de l'art dans laquelle la figure de l'homme qui marche est essentielle. la façon cependant dont cette question est aujourd'hui traitée par les artistes est suffisamment singulière pour mériter une analyse à part entière. c'est ce à quoi s'applique cet ouvrage qui n'est pas un panorama de la fonction plastique du nomadisme mais un choix opéré à partir de recherches contemporaines (essentiellement gabriel orozco, francis atys, le laboratoire stalker) exemplaires de cette question dont il met en évidence les règles et les mécanismes d'action.
apparaît alors un univers oú le déplacement est non seulement le moyen d'une translation spatiale mais également un fait psychique, un outil de fiction ou encore l'autre nom de la production. cette cinéplastique qui fait de la ville son théâtre d'opérations, ces déplacements aux multiples résonances tracent le visage d'un monde oú le réel est un processus. c'est le côté " chinois " de ces artistes et de leurs oeuvres.
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Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions.
Auteur de l'unique monographie existante consacré à Cy Twombly, Richard Leeman, nous livre un passionnant essai : Cy Twombly et la critique américaine. Une histoire. 1951-1995.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, après la première exposition de l'artiste en 1951, celui-ci dû attendre 1994, afin que le MoMA lui consacre sa première rétrospective.
Avec cette étude Richard Leeman, tente d'éclairer les malentendus successifs qui accompagnèrent la réception de l'oeuvre de Cy Twombly aux Etats-Unis, tant auprès de la critique que du public et des institutions.
Richard Leeman est professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université Bordeaux Montaigne.
Il a publié Cy Twombly : peindre, dessiner, écrire (Le Regard, 2004) et dirigé plusieurs ouvrages (Le Demi-siècle de Pierre Restany, Ed. des Cendres ; INHA, 2009 ; Michel Ragon, critique d'art et d'architecture [avec Hélène Jannière], Presses universitaires de Rennes, 2013). Ses recherches actuelles portent sur le discours et les représentations historiques du XXe siècle (Le Critique, l'art et l'histoire : de Michel Ragon à Jean Clair, Presses universitaires de Rennes, 2010), sur des questions théoriques relatives à l'interprétation, ainsi que sur l'art actuel. Il anime depuis 2013 le Séminaire sur l'art d'aujourd'hui , lieu de rencontres et de recherches sur l'art contemporain.
Benjamin H.D. Buchloh nait à Dusseldorf en 1945. Historien d'art allemand, il est spécialisé dans l'art européen et américain de l'après-guerre. Il est professeur d'art moderne à l'université Columbia et à Harvard. -
Portraits croisés La maison de verre Dalsace/Chareau... des vies dans le siècle
Marc Vellay
- Le Regard
- 23 Septembre 2021
- 9782841054077
En 1983 était publié aux Editions, le 1er livre consacré à Chareau et la Maison de verre, dont l'auteur était M. Vellay. Depuis, il a poursuivi ses recherches en mettant au jour l'ensemble des archives ayant trait à l'histoire de sa famille, de la Maison de verre, mais aussi aux relations tissées entre les commanditaires En 1983 était publié aux Editions du Regard le premier livre consacré à Pierre Chareau et la Maison de verre, dont l'auteur était Marc Vellay. Depuis, ce dernier a poursuivi ses recherches en mettant au jour l'ensemble des archives ayant trait à l'histoire de sa famille et de la Maison de verre, mais aussi aux relations tissées entre les commanditaires, ses grands-parents Annie et Jean Dalsace, l'architecte Pierre Chareau et son épouse Dollie, mais aussi Jean Lurçat, Jeanne Bucher, Jacques Lipchitz, Darius et Madeleine Milhaud et tant d'autres artistes et écrivains. Une constellation d'amis mus par une même passion artistique, un même désir de s'inscrire dans la modernité, tous étant portés par un art de vivre qui avant tout était une morale.
Au fil des pages, des textes, des lettres et des photographies, pour l'essentiel inédites, qui composent ce livre, se dessine une époque, celle de l'entre-deux-guerres où une société des plus cultivées s'est épanouie à Paris, jusqu'à l'impensable fracture du XXe siècle, l'Holocauste.
Une épopée que Marc Vellay restitue avec une infinie précision, un sérieux de chartiste, et le sentiment, toujours vif, d'appartenir à une histoire qui s'achève avec lui et dont il donne le plus poignant des témoignages.
Dans son récit alternent, s'entrelacent, se révèlent autant de situations, de transactions, de personnes dignes d'intérêt ayant participé à un monde dont la richesse intellectuelle, culturelle, la force des caractères ne cessent de nous surprendre, nous éblouir.
À travers ces portraits croisés, le lecteur se laisse prendre avec allégresse dans le tourbillon de la grande histoire et de l'histoire de l'art, de l'architecture, de la musique, de la littérature, tout en découvrant des familles partageant une égale quête de perfection. -
Au tournant des années 2000, François-Xavier Lalanne entama une collaboration avec les Presses de Serendip en illustrant un choix personnel de fables de La Fontaine, projet qui lui tenait à coeur depuis longtemps et qu'il n'avait pu jusqu'alors mener à bien.
Au tournant des années 2000, François-Xavier Lalanne entama une collaboration avec les Presses de Serendip en illustrant un choix personnel de fables de La Fontaine, projet qui lui tenait à coeur depuis longtemps et qu'il n'avait pu jusqu'alors mener à bien.
Renouant avec l'art de la gravure et s'étant pris au jeu, il imagina dans la foulée un Bestiaire ordinaire, consacré aux animaux et insectes qui nous entourent, dont il accompagna les images d'une suite de petits textes à l'esprit et l'humour remarquables.
De ce qui devait être un volume unique, sortit finalement un triptyque : le Bestiaire ordinaire fut suivi d'un Bestiaire nécessaire, exaltant la faune domestique, puis d'un Bestiaire légendaire, peuplé de créatures fabuleuses, du centaure à Mickey. En un défi supplémentaire, chaque planche de ce triptyque se devait d'être exécutée dans une technique différente, reflet de la diversité du réel : de la gravure sur bois à la photo, en passant par la lithographie, la pointe sèche et l'héliogravure.
Limités à soixante-quinze exemplaires, imprimés à la main sur velin d'Arches, ces volumes n'ont guère quitté le secret des cabinets de collectionneurs et n'ont été vus que d'une poignée d'amateurs. Ils battent désormais des records en vente publique.
Le présent volume rassemble pour la première fois l'ensemble des planches des trois Bestiaires (y compris celles, restreintes à dix exemplaires, des tirages de tête). Mettant en regard gravures et sculptures, il illustre superbement la dimension graphique d'un univers dont on connaissait essentiellement la valeur plastique. Il offre ainsi une véritable révélation sur un aspect totalement méconnu de la création de Claude et Francois-Xavier Lalanne, artistes dont l'oeuvre est aujourd'hui saluée par la consécration internationale. -
Claude Brouet a consacré sa vie à la mode. Et la mode, elle, l'a depuis longtemps consacrée « grande Dame », voire « papesse » de la profession. Le fait est que son exceptionnel parcours l'a conduite des salons Haute-Couture (Chanel, Elsa Schiaparelli, Fath) où travaillait sa mère, jusqu'au rôle de directrice du style d'Hermès, en passant par la direction mode des deux plus grands magazines féminins de l'après-guerre, Elle puis Marie-Claire.
Désireuse de transmettre, elle fait revivre ici un demi-siècle de style, époque exceptionnelle qui vit démarrer, puis s'affirmer les plus grands créateurs français, exploser le prêt-à-porter et révolutionner le vêtement comme l'allure des femmes. Un temps également où la presse féminine, au faîte de son indépendance tenait un rôle majeur et quasi exclusif en terme d'information et de prescription.
Connue pour son immense culture du vêtement, reconnue pour son goût très sûr en matière d'élégance et d'épure, Claude Brouet évoque à coup de souvenirs, d'anecdotes, d'images fortes, de réflexions, de gestes choisis, de mots toujours précis et d'un esprit formidablement vivace cinquante années de chic à Paris, côté papier glacé aussi bien que côté coulisses.
Enthousiasmé par ce projet, Jean-Paul Gaultier, l'un de ses « fans », a quant à lui accepté d'en rédiger la préface.
DES IMAGES ICONIQUES : Claude Brouet s'est replongée dans les archives des magazines Elle et Marie-Claire pour retrouver des photographies emblématiques : elles sont signées Helmut Newton, Eric Boman, Guy Bourdin, Fouli Elia, Hans Feurer, Steve Hiett, Saul Leiter, Peter Lindbergh, Sarah Moon, Christian Moser, Paolo Roversi, Sacha, Jeanloup Sieff, etc.
UNE MISE EN PAGE DE CHOIX: Directeur artistique de légende, notamment au magazine Elle qu'il habille d'énergie et de modernité graphiques dés les années 50 et 60, Peter Knapp, proche complice de Claude Brouet orchestre la mise en page du livre.
Tout à la fois chronologique - Les années ELLE, les années MARIE CLAIRE, les années HERMES- l'ouvrage se veut résolument vivant, récit à la première personne constitué d'une multitude de paragraphes. -
Les décennies sont rarement exactes au rendez-vous de l'histoire et cachent souvent leur âge.
Les années 30 s'inaugurent quant à elles avec ponctualité le vendredi 24 octobre 1929 alors que ferme la bourse de wall street et s'évanouissent le 3 septembre 1939 lors de la déclaration de guerre à l'allemagne par la france et le royaume-uni. pendant dix ans, l'économie naufrage tandis que le système financier explose en une suite de krachs inédits et contagieux. les démocraties vivent sous la menace hypnotique du totalitarisme toujours plus arrogant.
Les diplomates renoncent aux lénifiantes conférences lacustres en improvisant des contre-feux fragiles. les etats-unis sont ailleurs. l'asie nous semble de plus en plus lointaine. la russie rentre dans le jeu. l'italie se laisse séduire à coups d'abandons. seul hitler sait ce qu'il veut. l'aventure est partout, le drame s'insinue. la littérature témoigne de toutes ces turbulences. les surréalistes s'époumonent en dérisoires excommunications et la nrf s'auto édifie un mausolée en imposant un certain style sans pour autant faire école.
L'engagement divise les intellectuels tant sur les enjeux que sur les objectifs. l'art en découd avec la réalité. la figuration creuse son sillon, les avant-gardes s'éclipsent et l'abstraction s'affirme. la musique s'étonne de l'atonalité en se marginalisant encore davantage. au théâtre de boulevard, la société s'amuse de son propre spectacle, mais la création est ailleurs à paris, berlin ou moscou pour quelques années encore.
Le monde se fonde sur l'aléatoire alors que les architectes construisent pour l'éternité, et si l'époque cherche sa voix dans une incroyable cacophonie, le cinéma trouve la sienne dans des salles qui sont des temples. anne bony.