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Vrin
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Dès 1619, Descartes conçoit la possibilité de trouver une méthode pour résoudre tous les problèmes que l'esprit humain peut se poser. Redoutant l'Inquisition qui a condamné Galilée, il s'abstient de faire paraître son oeuvre jusqu'en 1637, année où il publie la Dioptrique, les Météores et la Géométrie. Pour démontrer l'excellence de sa méthode, une préface doit en définir l'esprit et donner le sentiment de son universelle fécondité : c'est le Discours de la méthode. Cette méthode, c'est l'ordre que la pensée doit suivre pour parvenir à la sagesse, en prenant pour modèle la manière dont pense l'esprit lorsqu'il pense mathématiquement. La remarquable introduction d'Étienne Gilson offre au lecteur un résumé concis et complet du Discours, reprenant tout le déroulé de l'ouvrage, et montre que cette oeuvre unique dans l'histoire de la philosophie est non seulement l'exposé d'un système, mais aussi l'histoire d'un esprit.
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Discours de la servitude volontaire
Etienne de La Boétie
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 28 Octobre 2014
- 9782711625635
« Maintenant je viens à un point, lequel est à mon avis le ressort et le secret de la domination, le soutien et le fondement de la tyrannie » - un mystère résumé dans son titre, tout autre que celui de Contr'un qui le réduirait à un mot d'ordre, tout autre aussi que les arrangements factices avec lesquels on a tenté en vain de le confondre. Qu'estce donc au juste que cette servitude volontaire?...
Le Discours de la servitude volontaire interroge d'abord une énigme, celle d'une soumission active au tyran, qui fait obstacle à la capacité de penser et étouffe tout désir d'émancipation. Les racines de la tyrannie dont traite La Boétie, se situent à l'articulation de la politique et de l'éthique. Pour autant, ce ne sont pas seulement les repères éthiques qui sont menacés, mais également les frontières de l'individu. Le Discours propose ainsi d'interroger « ce qui se fait en tout pays, par tous les hommes, tous les jours ». -
éthique à Nicomaque
Aristote
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 7 Octobre 2002
- 9782711600229
« Tout art et toute investigation, et pareillement toute action et tout choix tendent vers quelque bien, à ce qu'il semble. Aussi a-t-on déclaré avec raison que le Bien est ce à quoi toutes choses tendent.
Mais on observe, en fait, une certaine différence entre les fins : les unes consistent dans des activités, et les autres dans certaines oeuvres, distinctes des activités elles-mêmes. Et là où existent certaines fins distinctes des actions, dans ces cas-là, les oeuvres sont par nature supérieures aux activités qui les produisent. [...].
Si donc il y a, de nos activités, quelque fin que nous souhaitons par elle-même, [...] il est clair que cette fin-là ne saurait être que le bien, le Souverain Bien. ». -
Fondements de la métaphysique des moeurs
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 7 Octobre 2002
- 9782711611317
« De quoi s'agit-il dans les Fondements de la métaphysique des moeurs et dans la Critique de la raison pratique? Du fondement du discours moral, d'un discours cohérent, absolument valable pour tous les êtres doués de raison, obligeant tout ce qui est fini et raisonnable. Il ne s'agit pas d'une morale au sens traditionnel du terme, d'un système de règles de conduite pour des situations concrètes, de prescriptions précises, d'interdictions à observer. Ce que cherche Kant, c'est exactement ce qu'indique le titre du premier de ces écrits : un fondement de la métaphysique des moeurs, non celle-ci. Des morales, l'histoire et le présent en sont remplis, sans qu'aucun des systèmes prônés puisse prétendre à une validité universelle : la morale reste à fonder ».
E. Weil, Problèmes kantiens, p. 149.
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Critique de la faculté de juger
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711611607
« La faculté de juger, qui dans l'ordre de nos facultés de connaître, constitue un terme intermédiaire entre l'entendement et la raison, possède-t-elle aussi, considérée en elle-même, des principes a priori; ceux-ci sont-ils constitutifs ou simplement régulateurs (n'indiquant pas ainsi de domaine propre); donne-t-elle a priori une règle au sentiment de plaisir et de peine, en tant que moyen terme entre la faculté de connaître et la faculté de désirer (tout de même que l'entendement prescrit a priori des lois à la première, mais la raison à la seconde) : telles sont les questions dont s'occupe la présente Critique de la faculté de juger. » Dernière grande oeuvre de Kant, la troisième critique est aussi l'aboutissement de toute une vie vouée à la philosophie.
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Phénoménologie de l'esprit
Georg Wilhelm Friedrich Hegel
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 5 Juin 2018
- 9782711628322
La Phénoménologie de l'esprit (1807) expose le parcours nécessaire menant une conscience soucieuse de vivre une expérience théorique et pratique non contradictoire du monde, de l'attachement sensible à celui-ci à sa maîtrise spirituelle (religieuse et philosophique). Elle introduit donc scientifiquement - dans un discours conceptuellement démontré - à la réconciliation pensante de la pensée et de l'être, c'est-à-dire à la science spéculative ou au savoir de soi absolu de cet être, qui développera son contenu dans l'Encyclopédie des sciences philosophiques. Elle veut être l'auto-fondation philosophique, dans le phénomène ou l'apparaître à soi conscientiel, de l'esprit, qui, seul, est.
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Enquête sur l'entendement humain
David Hume
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 31 Juillet 2008
- 9782711619900
Dès la parution du Traité de la nature humaine, Hume avait été accusé d'entretenir des paradoxes sceptiques. A cette accusation, l'Enquête sur l'entendement humain répond d'une triple façon : 1) sur le mode discret d'une incontestable autocensure; 2) sur le mode positif d'une science sceptique et positive de la nature humaine; 3) enfin, par la définition d'une règle de bonne conduite : le scepticisme-mitigé.
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Le Traité de l'Ame est l'un des ouvrages majeurs d'Aristote, et il est demeuré le fondement de toute psychologie, ancienne ou moderne. On y apprend ce qu'est la sensation, la perception et la contemplation, et tant d'autres choses. C'est aussi bien un ouvrage de physique : l'âme est l'empire du vivant au sein de la nature, elle est la forme du corps, quatre fois principe : de nutrition, de sensation, de locomotion, d'intellection. Un chef d'oeuvre, si le mot a un sens en philosophie, que la traduction de Jules Tricot rend dans une langue accessible.
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Les passions de l'âme
René Descartes
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711601868
Dernier ouvrage publié par Descartes, le Traité des Passions de l'âme (1649) est le fruit de toute sa philosophie. Ce traité, qui s'appuie sur un résumé de la biologie cartésienne, s'oriente vers une médecine concrète des affections psycho-physiologiques et s'épanouit en une apologie de la générosité. Aux observations scientifiques, Descartes ne dédaigne pas d'adjoindre des notations psychologiques dont la finesse évoque parfois ces maximes qui fleurissaient dans les salons au XVIIe siècle. Ainsi l'ampleur des conclusions scientifiques, morales et métaphysiques, sources d'études toujours renaissantes pour les spécialistes, se colore par surcroît d'une richesse vécue qui fait de ce Traité, écrit pour une princesse et offert à une reine, le modèle des ouvrages accessibles au plus grand public.
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Sous ses allures d'essai modeste, De l'habitude est un manifeste ambitieux, d'une intrépidité qui détonne dans un univers de précautions et de prolégomènes interminables. Telle est l'audace de cet auteur d'une vingtaine d'années qui publia en 1838 une thèse d'une quarantaine de pages comme personne n'oserait plus en publier aujourd'hui. Audace d'un texte qui s'attaque à tous les sommets de la pensée philosophique, sans qu'aucune majuscule ne l'effraie. La Nature, l'Esprit, la Liberté sont ses compagnons de route dans une familiarité qui d'abord nous étonne, puis nous séduit et nous conquiert. Parce qu'il s'en approche libéré de toute appréhension, de toute réticence rhétorique, de toute précaution stylistique, sans s'alourdir de références, Ravaisson retrouve l'ambition pure de la philosophie, comprendre les mystères du monde et des hommes, en livrer le secret ou l'effleurer grâce à une intuition furtive. Audace enfin du choix d'un sujet a priori mineur, l'habitude, et qui devient la pierre angulaire d'une réflexion de portée métaphysique. Ravaisson choisit ce thème ordinairement synonyme de répétition et de monotonie et en révèle la puissance métamorphique et libératrice. Comprendre la loi de l'habitude, c'est pénétrer dans la logique de la nature en imitant le mouvement du réel. "Démêler la liberté sous le mécanisme", tel est paradoxalement le rôle de cette étude de l'habitude.
Renversant les représentations pesant sur la question de l'habitude, Ravaisson nous déleste de celles qui pèsent sur l'existence tout entière. L'écriture de Ravaisson témoigne de cette accélération de l'intelligence, qui n'est précisément qu'un des effets de l'habitude dont il décrypte pour nous les vertus dynamiques.
L'habitude accélère, exalte, intensifie. Ainsi contre toute attente, Ravaisson esquisse la possibilité d'une forme d'intelligence débarrassée de l'inertie inévitable de la conscience. L'étude de l'habitude nous enseigne que sortir du champ de la conscience permet plus d'efficacité ("L'action devient plus libre et plus prompte, elle devient davantage une tendance qui n'attend plus le commandement de la volonté"). Le sujet retrouve l'efficace de la nature dans cette seconde nature que l'habitude crée en lui. Cet éloge d'une spontanéité, d'une intériorisation inconsciente qui seconde la conscience, puis la précède, conduit Ravaisson à accorder sa confiance en une intuition, "acte inexplicable d'intelligence et de désir", plus efficace que l'intellect prisonnier de ses propres catégories.
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S'il n'arrive pas, dit Socrate dans la République, que pouvoir politique et philosophie en viennent à coïncider, il n'y aura pas de terme aux maux des cités et à ceux du genre humain. Pourquoi alors se mettre à la recherche du politique plutôt qu'à celle du philosophe? Sans doute parce que, dans la République, une question restait en suspens : comment doit-il gouverner, ce philosophe? En fonction d'un savoir, mais qui soit politique et permette d'agir sur des réalités en devenir. Agir, ce n'est pas réagir, c'est avoir la maîtrise du temps et faire preuve d'une juste mesure qui n'est pas un juste milieu. Distinguée de l'art sophistique qui en a toujours usurpé le nom, la politique se trouve ainsi affranchie de la visée impérialiste de l'argent et du commerce, de la compétence administrative et de la théologie traditionnelle. Voilà qui donne à ce Dialogue une singulière actualité.
Mais encore faut-il faire coexister des hommes qui ne sont pas naturellement faits pour vivre ensemble. La politique n'est pas seulement dépourvue de fondement naturel, elle n'a pas de fondement anthropologique : ce n'est donc pas un art à théoriser, c'est un art à inventer. L'Étranger d'Élée y réussit, sans pourtant nous dire ce qu'un politique doit être. Quant à Socrate, après le prologue, il écoute et se tait. Que veut nous faire entendre ce silence, sinon que quelque chose manque? -
La formation de l'esprit scientifique ; contribution à une psychanalyse de la connaissance
Gaston Bachelard
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711611508
Pour Bachelard, le véritable esprit scientifique se manifeste surtout dans l'attitude qui consiste à reconnaître et à poser les questions : « S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir de connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit ». Allant à l'encontre de toute promotion d'une méthode unitaire, nécessairement limitée et réductrice, Bachelard montre en quoi la pensée scientifique se construit en surmontant les divers obstacles épistémologiques (empiriques, ontologiques, heuristiques ou conceptuels), qui entravent cette perception des problèmes et des conditions de leur résolution.
Cet ouvrage fondamental, qui se présente comme une « contribution à la psychanalyse de la connaissance », offre ainsi une véritable exploration de la démarche scientifique en même temps qu'une réflexion majeure sur l'histoire des sciences et de ses concepts. -
Traite de la reforme de l'entendement
Spinoza
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 7 Octobre 2002
- 9782711610518
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Essai sur l'entendement humain
John Locke
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 2 Décembre 2002
- 9782711615797
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Généalogies de la sexualité
Michel Foucault
- Vrin
- Philosophie Du Present
- 27 Septembre 2024
- 9782711631926
La sexualité, est-elle réprimée? Devrions-nous par conséquent nous efforcer de la libérer? Et si elle l'est, pourquoi sommes-nous sans cesse appelés à en parler - à dire vrai à propos de nos désirs sexuels et à reconnaître dans notre sexualité la clé de notre identité?
Ces questions sont au coeur du projet foucaldien d'une histoire de la sexualité. Ce volume réunit une série de textes inédits qui relèvent de deux moments fondamentaux dans l'élaboration d'un tel projet. D'une part, le moment 1975-1976 : les conférences prononcées aux États-Unis sur la notion de répression, le cours à l'Université de São Paulo sur la généalogie du savoir moderne sur la sexualité, ainsi que la première version du début de La volonté de savoir sont tous centrés sur l'époque moderne et nous offrent une perspective précieuse sur la façon dont Foucault conçoit initialement son Histoire de la sexualité. D'autre part, le séminaire que Foucault anime, en 1980, au New York Institute for the Humanities sur le thème « Sexualité et solitude » témoigne du recentrement de l'étude du dispositif de sexualité en direction de l'analyse de l'émergence historique de la chair chrétienne dans le christianisme primitif.
Les textes ici recueillis permettent ainsi de suivre l'évolution complexe du projet foucaldien d'une histoire de la sexualité et de prendre la mesure de son ambition, de sa richesse et de son actualité. -
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Qu'est-ce que le patriarcat? Quels sont les effets de la domination masculine sur la production du savoir? Comment lutter contre le sexisme et les inégalités de genre? À partir d'un projet à la fois descriptif - décrire ce qu'est l'oppression des femmes et comment elle fonctionne - et normatif - montrer que l'ordre patriarcal est injuste et proposer des conceptions non sexistes du monde -, la philosophie féministe propose une analyse critique du canon philosophique, offre de nouveaux objets à l'analyse philosophique et en renouvelle les questions centrales. Ce recueil propose un ensemble de textes jusqu'alors peu accessibles au lectorat français, réunis en quatre thèmes - le rapport entre féminisme et philosophie, les épistémologies féministes, l'analyse politique de l'oppression de genre, les controverses sur l'humanisme et l'universalisme - pour découvrir ou approfondir la connaissance de ce champ.
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Textes clés de philosophie indienne : illusion et réalité, ordre du monde et libération
Marc Ballanfat, Collectif
- Vrin
- Textes Cles
- 7 Décembre 2023
- 9782711631360
Si la philosophie européenne s'est construite autour d'une question : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? », la philosophie indienne répond à une seule et même interrogation : « Pourquoi l'illusion cache-t-elle la réalité? » A l'intérieur du brahmanisme, du bouddhisme et du jaïnisme, les différentes écoles formulent leurs problématiques et leurs objections dans un but commun : comprendre et expliquer les degrés d'illusion et de réalité propres aux connaissances, aux croyances ainsi qu'à toutes les expériences humaines. Sept des neuf textes traduits ici pour la première fois en français offrent un nouvel éclairage sur la richesse des débats qui se sont succédé, en Inde, entre le IIe et le XIIe siècles.
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La connaissance de la vie
Georges Canguilhem
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711611324
« La vie est formation de formes, la connaissance est analyse des matières informées ». Les sept études réunies par Canguilhem dans ce volume témoignent de cette inspiration commune : l'idée d'une irréductibilité de la vie à une série d'analyses ou de divisions des formes vitales. La spécificité du vivant engage au contraire une vision de l'objet biologique qui dépasse la compréhension mécaniste des phénomènes physiques. Conçue comme un approfondissement de divers enjeux conceptuels en philosophie et en histoire des sciences, La connaissance de la vie est devenue une oeuvre fondamentale dont l'influence sur l'épistémologie contemporaine reste majeure.
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Méditations cartésiennes ; introduction à la phénoménologie
Edmund Husserl
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711611331
« La nostalgie d'une philosophie vivante a conduit de nos jours à bien des renaissances. Nous demandons : la seule renaissance vraiment féconde ne consisterait-elle pas à ressusciter les Méditations cartésiennes, non certes pour les adopter de toutes pièces, mais pour dévoiler tout d'abord la signification profonde d'un retour radical à l'ego cogito pur, et faire revivre ensuite les valeurs éternelles qui en jaillissent? C'est du moins le chemin qui a conduit à la phénoménologie transcendantale. » Cette traduction d'Emmanuel Levinas a contribué, la première, à faire connaître Husserl en France à un plus large public que celui qui assistait aux Conférences de Février 1929 à la Sorbonne, et parce que, après avoir été revue par Alexandre Koyré, elle fut soumise au philosophe de Fribourg, mais surtout parce qu'elle témoigne indirectement d'un état du texte original aujourd'hui perdu.
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Il est facile de dire de quelqu'un qu'il est fou ou qu'il agit comme un fou, mais il est difficile de définir la folie ou d'en donner une caractérisation rigoureuse. C'est que le fou est un personnage métaphysiquement complexe (qui de manière paradoxale ressemble au sage à qui pourtant tout l'oppose). Le fou est-il déraisonnable, intempérant, incontrôlable? Est-il juste malade? Est-il original et différent, affranchi de la doxa et des normes sociales qui s'imposent au plus grand nombre? Ces questions, très anciennes en philosophie, restent curieusement d'actualité. Comprendre la folie et expliquer d'où elle vient requiert dès lors qu'on l'envisage sous trois configurations fondamentales : comme idéologie, comme expérience et comme maladie.
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« Il faut commencer en premier, tout de suite, par définir le sophiste. » Pour Platon il y a visiblement urgence car le sophiste est un personnage dangereux. Mais l'est-il encore pour nous? Ce mot, « sophiste », risque en effet de sonner comme un terme tombé en désuétude et désignant une chose qui l'est tout autant. De sorte que cette chasse au sophiste peut nous sembler dénuée non seulement d'urgence mais d'intérêt. À moins que... À moins qu'il ne faille plutôt se demander dans quel monde il faut vivre pour ne pas avoir conscience d'en habiter un voué au culte des images, des contrefaçons et des apparences, et d'abord de la sienne propre? Un monde où l'argent est devenu le critère d'évaluation de toute valeur et où la tromperie sur la marchandise est le fin du fin de l'habileté commerciale. Où l'on ne s'étonne plus de la marchandisation de la culture, où l'expression des opinions est devenue synonyme de liberté, où tout dialogue doit s'appeler débat et où tout débat est un spectacle sans conséquence. Mais le plus grave est que tout cela conduit à se méfier du langage et à lui dénier toute possibilité de vérité. Dans le Sophiste, c'est le langage et sa vérité que Platon s'efforce de sauver en l'ancrant dans l'être, ce qui va l'amener à affronter des difficultés redoutables. C'est pourquoi le Sophiste est sans doute le plus radical et le plus excitant de tous les Dialogues de Platon.
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Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science
Emmanuel Kant
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Mai 2000
- 9782711611515
« Mon intention est de convaincre tous ceux qui jugent bon de s'occuper de métaphysique qu'il est absolument nécessaire qu'ils interrompent provisoirement leur travail, qu'ils considèrent tout ce qui s'est fait à ce jour comme non avenu et qu'avant tout ils commencent par soulever la question de savoir "si décidément une chose telle que la métaphysique est seulement possible".
Si c'est une science, d'où vient qu'elle ne peut s'accréditer de manière universelle et durable, comme les autres sciences? Si ce n'en est pas une, comment se fait-il qu'elle ne cesse de tout faire pour avoir l'air d'une science? Donc, que ce soit pour démontrer qu'elle sait ou qu'elle ne sait pas, il faut une bonne fois établir quelque chose de certain. »